La ligne Maginot n'étant plus qu'un souvenir, les deux blindés sont ré-affectés en vue de la prise de Gibraltar. Cette conquête n'ayant jamais vu le jour, ils sont enfin transférés sur le front de l'Est en tant que chasseurs de chars lourds. Les Dicker Max participent ainsi à l'Opération Barbarossa.
A cette date, il n'existe pas de blindés mieux armés dans les arsenaux allemands. De plus leur potentiel est largement supérieur aux panzers moyens ainsi qu'aux "Bunker-flak", semi-chenillés armés d'un canon flak 18 de 88m spécialement conçu eux aussi pour s'attaquer à la ligne Maginot.
Ceci étant dit, leur impact sur le champs de bataille est, au mieux, anecdotique, car ce ne sont pas deux Dicker Max qui ont pu influer sur le cours des événements. Néanmoins, en tant que démonstrateurs, ils assurent leur rôle comme le prouvent les témoignages.
Dans l'attaque de positions fixes, les Dicker Max justifient pleinement leur conception. Par exemple, le 23 et 24 juin 1941, au déclenchement de l'Opération Barbarossa, ils réduisent au silence tous les retranchements soviétiques rencontrés à des distances comprises entre 1000m et 1700m.
Signalons également un fait d'arme original, fin juin 1941, un Dicker Max met en fuite un train blindé russe, malgré quelques soucis techniques sur l'arme. L'effet de souffle de ses munitions est aussi redoutable contre l'infanterie à découverts.
Par contre, l'équipage regrette son blindage frontal épais de seulement 50mm, qui ne le met pas à l'abri des canons antichars ennemis et bloque sa progression. De même, la manœuvrabilité est jugée trop insuffisante compte tenu du rapport poids/puissance peu favorable.