Technologie de pointe


C’est ainsi qu’en 1937, est lancé le projet de Panhard nommé Type 201, ou encore AM 40 P, l’ancêtre direct de l’EBR, pour répondre au programme d’automitrailleuses lourdes de 1938. La construction est lancée en 1940.

Sa silhouette est basse et bien campée sur ses roues de grand diamètre. Le châssis est équipé de 4 roues métalliques de type agricole relevables, uniquement abaissées en tout-terrain. Ainsi, malgré ses 9 tonnes et sa taille réduite, le Panhard Type 201 a une excellente répartition des masses lui permettant d’évoluer avec aisance sur les sols les plus meubles. Son empattement de 3,30 mètres le laisse s’affranchir de nombreux obstacles. L’équipage est composé de deux hommes : un pilote et un chef de char.

Le Type 201 et sa tourelle oscillante suscite la curiosité de l’état-major français
Le Type 201 et sa tourelle oscillante suscite la curiosité de l’état-major français

Le moteur six cylindres sans soupapes délivrant 80 cv, situé à l’arrière, permet au Type 201 d’atteindre sur route la vitesse de 80 km/h et de 40 km/h en tout-terrain. Son armement est identique à celui de l’AMD 178 : un canon de 25 mm et une mitrailleuse de 7,5 mm Reibel. Le canon de 25 mm SA 34 est une version rallongée, longue de 73 calibres, du canon antichar tracté déjà en service, et sa munition affiche une vitesse initiale de 900 m/s.

La tourelle, elle aussi à la pointe de l’innovation, est une ébauche de la future tourelle oscillante qui va équiper, une décennie plus tard, l’EBR. Entièrement conçu et développé par Panhard, ce système totalement monté sur roulement à billes courant sur le pourtour de la partie inférieure permet un pointage en site négatif plus performant, alors que l’optique et le canon sont solidaires de la partie supérieure.

Allure bien singulière de cet étrange mais révolutionnaire blindé léger
Allure bien singulière de cet étrange mais révolutionnaire blindé léger

Mais toutes ces innovations ne vont pas pouvoir être testées faute de temps, suite à la défaite de juin 1940 et l’occupation de la France. L’unique prototype est alors évacué d’urgence au Maroc, tandis que l’Armée française envisageait d’en commander 600 exemplaires. Finalement, il sera réformé et ferraillé en 1952 sur ordre des autorités militaires. Quant aux plans, ils sont purement et simplement détruits dans la crainte qu’ils ne tombent dans les mains de l’ennemi.


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