Un potentiel certain


Le premier exemplaire du char, baptisé B, sort des usines de Renault en 1929. Il porte le n°101 et avec son blindage en acier doux, ne servira que de plateforme de test pour les différentes améliorations à venir. 2 autres exemplaires voient le jour et sont amenés en octobre 1931, sur le terrain d'entrainement de Mourmelon afin d'y subir une batterie de tests. A ce stade du développement, le char prend le nom de B1. Il pèse désormais 25 tonnes et est armé d'un canon de 75 mm en casemate sans débattement latéral, de 2 mitrailleuses en tourelle et 2 encore en caisse. Au cours de ces essais, il fait preuve d'une endurance extraordinaire pour un modèle de présérie, car une seule panne est survenue durant les 1000 km parcourus par char. A noter également que les chars B1 ont fait le déplacement par leur propre moyen jusqu'au camp, aller et retour. De quoi enthousiasmer l'armée qui passe une commande de 7 blindés dès 1932.

Le montage d'un canon de 75 mm est une première et confère à ce B1 une puissance de feu considérable
Le montage d'un canon de 75 mm est une première et confère à ce B1 une puissance de feu considérable

Parallèlement au B1, d'autres études sont lancées en janvier 1932. Ainsi 3 projets de char lourd baptisés B2, B3 et BB respectivement de 35,5 tonnes, 45 tonnes et 50 tonnes sont retenus. La maquette du BB est confiée à la firme FCM et achevée en février 1934. Toutefois, la conférence sur le désarmement de 1932 qui laisse planer le doute sur la menace d'interdiction des engins blindés de plus de 25 tonnes pousse l'Etat Major a faire machine arrière et les projets sont abandonnés. La solution retenue est alors l'amélioration du char B1, offrant un grand potentiel d'optimisation et construit jusqu'alors à seulement 35 exemplaires.

Cet ouvrier travaille sur le moteur après avoir déposé la grille de ventilation blindée
Cet ouvrier travaille sur le moteur après avoir déposé la grille de ventilation blindée

Le démonstrateur n°101 joue son rôle et sert de base à la transformation dès 1935 par l'ajout de surblindage. Les résultats sont jugés satisfaisants et le nouveau modèle se voit baptisé B1 Bis. Il se distingue de ses prédécesseurs par un blindage renforcé passant à 60 mm sur l'avant et 55 mm sur les flancs. Le moteur Renault développant 180 ch d'origine est remplacé par un moteur Renault Aviation de 307 chevaux et sa capacité antichar est largement améliorée par l'ajout d'une toute nouvelle tourelle APX4 armée d'un canon long de 47 mm SA35. Le poids passe alors de 28 à 31 tonnes. De part l'augmentation de la masse du char et de la puissance du moteur, la consommation s'envole, si bien qu'avec ses 400 litres dans le réservoir, le B1 Bis ne peut espérer parcourir seulement 180 km à basse vitesse et 120 km à 20 km/h.


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