Succès à l'export


L’Iran est le premier acheteur, avec 50 exemplaires commandés le 17 août 1936. Les premiers TNH-P ( P désignant Perse ) sont livrés en mai 1937. Ces chars sont dotés d’un canon de 37 mm et de deux mitrailleuses ZB vz.35. Malgré leur faible blindage, ils sont très appréciés par les équipages, mais les commandes supplémentaires envisagées sont interrompues par l’occupation allemande. La seule différence entre le modèle Perse et standard est l’ajout de fentes de vision supplémentaires au niveau de la tourelle.

L'Iran réceptionne ses TNH-P, qui vont lui donner entière satisfaction
L'Iran réceptionne ses TNH-P, qui vont lui donner entière satisfaction

Début 1937, la Suède fait également savoir qu’elle serait intéressée par le TNH pour équiper ses unités blindées naissantes. Référencé TNH-S ( S désignant Suède ) pour l’occasion, un blindé du lot iranien est présenté à la délégation suédoise. Par la suite, un bloc Scania est monté car l’Armée suédoise veut une motorisation nationale. Désigné TNHPS, le châssis est légèrement agrandi, et de ce fait, plus lourd. Cependant, malgré les essais et l’avis très favorable des officiers suédois dont le corps blindé de l’époque est composé de modestes Stridsvagn m/37 et AH-IV tchèques de CKD également armés d’un jumelage de mitrailleuses, la production en série tarde à se mettre en route, tant et si bien que les allemands font main basse sur les 90 blindés encore sur les chaînes de montage lors de leur occupation. CKD parvient tout de même a vendre la licence TNH à Scania qui en fait une copie nommé Stridsvagn m/41. Ce modèle, produit à 222 exemplaires, est équipé d’un canon de 37 mm Bofors, de 2 mitrailleuses m/36 de 8 mm et d’un moteur Scania développant 160 cv.

Le TNH-PS, baptisé Stridsvagn m/41 est contruit directement par Skoda après l'achat de la licence
Le TNH-PS, baptisé Stridsvagn m/41 est contruit directement par Skoda après l'achat de la licence

Le 12 mai 1936, une délégation lituanienne se fait présenter le TNH-L ( L pour Lituanie ) et se montre intéressée mais demande plusieurs modifications, tant sur l’armement que sur la mécanique. Ces conditions donnent beaucoup de travail, notamment l’implantation du moteur Praga F-IV de 125 cv qui se montre longue et complexe, au grand mécontentement des officiers lituaniens. Pour la première fois, les ingénieurs choisissent une propulsion arrière par la roue tendeuse, ce qui pose pas mal de soucis techniques. Les dimensions sont revues à la baisse, la longueur passant de 4,51 m à 4,20 m, la largeur de 2,08 m à 1,85 m et la hauteur de 2,30 m à 1,95 m. L’armement installé est un canon de 20 mm aux capacités antichars très respectables pour l’époque et deux mitrailleuses Maxim. 20 exemplaires sont commandés dès le 27 mai 1937 pour une démonstration prévu en janvier 1938. Toutefois, les difficultés de modifications repoussent la démonstration au 28 mai 1938. Cependant, le 21 février 1939 une commission revalide la commande mais au final et dans l’urgence, le ministère de la Guerre lituanien tranche pour la version helvétique, plus simple, au blindage accru et à la motorisation plus fiable. Malheureusement, l’occupation allemande bloque la livraison, d’autant que le 10 octobre 1939, sous la pression de Moscou, le gouvernement accepte le Pacte «lituano-soviétique» incluant le stationnement de 20000 soldats sur le sol lituanien pendant la durée de la guerre européenne. Les chars saisis par les allemands sont alors livrés à l’Armée slovaque sous la désignation LT-40.

Désigné LT-40 après la saisie des blindés par les allemands, les TNH-L sont redistribués à l'Armée slovaque
Désigné LT-40 après la saisie des blindés par les allemands, les TNH-L sont redistribués à l'Armée slovaque

Début 1938, c’est le Pérou qui se montre intéressé par le blindé tchèque. Cette commande est l’occasion d’envoyer des ingénieurs et scientifiques en Amérique Latine afin d’adapter la mécanique aux hautes altitudes. C’est essais se dérouleront à 3700 m ! Au même moment, c’est la mobilisation générale pour faire face à l’invasion allemande et les 24 blindés à destination du Pérou sont bloqués à Prague jusqu’à la démobilisation. Les premiers blindés réceptionnés par le Pérou le seront qu’en novembre et les LTP ( désignant les blindés péruviens ) sont rapidement utilisés sous le nom de Tanque 39. Ils sont équipé d’un canon de 37 mm Skoda. Le blindage est porté à 25 mm sur l’avant et seulement 15 mm sur la tourelle et les flancs. Les dimensions sont proches du modèle lituanien mais l’armement et le moteur plus classiques ne poseront pas de soucis de fiabilité. En 1946, le Pérou tente d’acquérir des blindés supplémentaires, mais sans succès. Cependant, entre 1950 et 1952, l’Armée péruvienne obtient un certain nombre de pièces de rechange, ce qui va accroître notablement la vie des Tanque 39, utilisés notamment pou la lutte contre les guérillas communistes durant les années 1970. Ils ne seront retirés du service actif qu’en 1988 !

Gage de leur qualité mais également d'une situation économique limitée, les Tanque 39 restent en service plus de 40 ans
Gage de leur qualité mais également d'une situation économique limitée, les Tanque 39 restent en service plus de 40 ans

La dernière commande étrangère concerne la Suisse, qui désire acquérir 24 chars avec un canon de 24 mm et deux mitrailleuses Maxim modèle 38. Désignés LTH, les 12 premiers exemplaires sont livrés avant l’annexion par l’Allemagne. Cette version est pourvue de moteur Scania tandis que les 12 suivants sont livré sans armement et sans moteur. Absence qui explique la présence de certain bloc diesel de 120 cv dans certains blindés. Le blindage avant est porté à 32 mm, augmentant le poids en ordre de combat du «Panzer 39» à 7,7 tonnes.

La Suisse prend possession en 2 fois de ces Panzer 39, les chars de la deuxième série étant livrés incomplets
La Suisse prend possession en 2 fois de ces Panzer 39, les chars de la deuxième série étant livrés incomplets

D’autres nations se montrent intéressées, notamment le Royaume-Uni, l’Afghanistan et la Yougoslavie, mais aucuns contrats n’est signé. Le protectorat allemand de Bohême-Moravie n’y est pas étranger.


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