Savoir se jeter à l'eau


Avant d’équiper le Type 95 d’un système de flottabilité, la caisse est entièrement redessinée. Les ingénieurs ne conservent que le train de roulement, la suspension et le moteur de base. Même la tourelle adopte un profil différent. En outre, la technique d’assemblage par rivetage est abandonnée au profil de la soudure. Des joints en caoutchouc contribuent à assurer à l’ensemble une meilleure étanchéité.

Le Type 95 est complétement retravaillé et affiche une ligne plutôt moderne
Le Type 95 est complétement retravaillé et affiche une ligne plutôt moderne

Peu pratiques, les flotteurs sont remplacés par des pontons profilés escamotables en acier, maintenus en place par des pattes d’attache. Placés à l’avant et à l’arrière de la superstructure, ils sont constitués de grandes plaques de blindage à chambre de flottaison incorporés. Le ponton avant est divisé en huit parties étanches destinées à réduire les risques en cas de dommages lors d’une crevaison de la coque suite à des coups au but ennemis ou, tout simplement, lors d’une collision avec un obstacle.

La jonction entre les caissons et la coque est clairement visible ici.
La jonction entre les caissons et la coque est clairement visible ici.

Sur terre, le pilote dirige son Type 2 Ka-Mi de manière tout à fait conventionnelle en jouant sur les chenilles. Dans l’eau, le chef de char est à la manœuvre. A l’arrière, deux gouvernails sont reliés par des câbles à une roue de gouvernail située dans la tourelle. La progression sur mer est assurée par deux hélices, positionnées à l’arrière de la coque, propulsées par le moteur six cylindres diesel de 110 cv. La vitesse atteint alors les 10 km/h.

Afin d’améliorer sa mobilité une fois sur la terre ferme, ces dispositifs de flottaison peuvent être largués de l’intérieur du compartiment de combat. En cas d’inondation, une pompe de sas est installée dans la caisse. L’évacuation de l’eau se fait via des trous dans les galets de roulement. Grâce à une ligne de flottaison modérée, le blindé n’offre qu’une silhouette réduite aux tireurs ennemis. En contrepartie, la caisse est trop basse sur l’eau et impose l’installation de manchons sur les grilles de prise d’air du moteur. Fixés sur le plateau arrière, ils permettent le refroidissement du moteur et aux gaz d’échappement de s’évacuer.

Le "Ka-Mi" affiche des performances amphibies respectables malgré une ligne de flottaison assez basse
Le "Ka-Mi" affiche des performances amphibies respectables malgré une ligne de flottaison assez basse

Le Type 2 Ka-Mi est armé d’un canon à grande vitesse de 37 mm et d’un fusil mitrailleur coaxial de 7,7 mm. De plus, une deuxième arme automatique se trouve à l’avant de la caisse. Certaines sources indiquent que le char amphibie était parfois muni d’une paire de torpilles navales placées de part et d’autre de la coque.

L'armement est suffisament puissant pour le combat en jungle et le rend dangereux pour les tankistes américains
L'armement est suffisament puissant pour le combat en jungle et le rend dangereux pour les tankistes américains

Une fois à l’eau, le véhicule s’avère difficile à manier, au point qu’il nécessite la présence d’un homme d’équipage supplémentaire à son bord. Le volume supérieur de la caisse autorise l’installation d’un mécanicien en charge du moteur et de la transmission galets/hélices.

Contrairement à son homologue terrestre, cette version est dotée d’un système de communication perfectionné. Outre des radios destinées à guider l’engin au moment de la navigation, l’équipage bénéficie d’interphones afin de mieux coordonner ses efforts.


Partagez un peu d'Histoire