Les Trains de roulement


Élément très important dans la conception d'un blindé de combat, le train de roulement est le lien qui relie le lourd véhicule au sol. Cet ensemble mécanique ne doit pas être négligé car il conditionne à lui seul le comportement du blindé en tout-terrain et sa manœuvrabilité. S'il est maintenant admis que les chars de combat sont chenillés, il existe cependant deux grandes familles dans le domaine des trains de roulement, offrant chacun leurs avantages et inconvénients.

Cet article n'est qu'un préambule aux articles sur les suspensions et il ne faut en aucun cas faire l’amalgame entre les suspensions et les types de train de roulement. En effet, certaines suspensions sont compatibles avec les deux grands types de train de roulement.

Mais commençons par détailler les organes mécaniques qui constituent le train de roulement.

Les chenilles : éléments indissociables d'un train de roulement d'un véhicule chenillé, les chenilles sont un ensemble de maillons montés les uns avec les autres à la manière d'une chaîne.

Le barbotin : c'est la roue qui transmet la puissance du moteur aux chenilles. Facilement repérable dans le train de roulement, le barbotin est muni de dents qui viennent s'engrainer sur les chenilles, provoquant de ce fait, leur déplacement et donc le mouvement au char. Le barbotin peut aussi bien se trouver à l'avant du char qu'à l'arrière, cela dépend uniquement de la conception du char et du placement de la boite de vitesse.

Noter que le barbotin n'est pas un indice suffisant pour déterminer la place du moteur. Sur de nombreux chars, comme notamment le char Tigre, le moteur est situé à l'arrière mais la boite de vitesse, elle, est à l'avant et entraine le barbotin. Dans ce cas, un arbre de transmission traversant tout le châssis est nécessaire pour relier le moteur à la boite de vitesse.

La poulie de tension : Située à l'exacte opposé du barbotin, la poulie de tension ( ou galet tendeur ) n'est, elle, pas munie de dent. Elle permet d'exercer une tension nécessaire sur les chenilles pour assurer une bonne transmission de la puissance moteur, une bonne répartition des masses au sol et surtout éviter que les chenilles ne se déchaussent, provoquant l'immobilisation du blindé. D'apparence assez semblable à un galet de roulement, on la repère par son emplacement soit surélevé dans un train de roulement ( au niveau du barbotin ) par rapport à un galet de roulement, soit écarté des galets de roulement.

Les galets de roulement : ce sont eux qui supportent le poids du blindé et le répartissent au sol par l’intermédiaire des chenilles. D'un nombre variable suivant le poids et la morphologie du char, ils relient la suspension au sol. Il existe deux dispositions principales.

La première, est la plus majoritairement utilisée, consiste simplement à aligner les galets à la suite. Cette solution est appelée "à galets simples".

La seconde méthode, utilisée principalement sur les Panzers lourds de la seconde guerre mondiale, consiste à entrelacer les galets entre eux. Cette solution alourdit un peu plus le train de roulement et handicap grandement la maintenance au combat mais permet de garder une pression au sol mesurée et plus efficace.

Dans de nombreux cas, les galets de roulement sont cerclés de caoutchouc pour limiter l'usure du métal sur le métal des chenilles. Aucun char moderne n'utilise cette solution technique, qui est donc restée une spécificité des panzers lourds.

Les rouleaux porteurs : ce sont des petits galets situés au dessus des galets de roulement permettant de supporter les chenilles entre le barbotin et la poulie de tension. Ils empêchent ainsi aux chenilles de redescendre sur les galets de roulement.

Les bogies : ils font parti intégrante de la suspension et permettent de coupler 2 galets de roulement autour d'un élément de suspension. Ce système, issu de la technologie ferroviaire, est apparu sur les premiers chars et à été utilisé jusqu'au milieu de la seconde guerre mondiale. Cet élément est aujourd’hui obsolète.

Passons à présent aux différents types de train de roulement

D'un coté nous retrouvons les trains dits "Christie" qui fait référence à la suspension de l'ingénieur américain Walter Christie, bien que les suspensions de type "Christie" pure ne soient plus utilisées. Ce train de roulement est simple et facilement identifiable puisqu'il ne possède pas de rouleaux porteurs. Les chenilles viennent alors retomber sur les galets de roulement. Cette configuration est principalement utilisée sur les chars d'origine soviétique car il privilégie la mobilité sur terrain meuble. Ce train peu encombrant permet aussi d'abaisser la hauteur du char.

De l'autre, il y a les trains de type "Vickers", qui est inspiré de la suspension du même nom. Ce train est identifiable par ses rouleaux porteurs tandis que son barbotin et sa poulie de tension placés assez haut. La silhouette du char est alors plus haute. Il est utilisé majoritairement par les blindés occidentaux. Notez que les chars à bogies utilisent un train de roulement dérivé du train Vickers.


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