Naissance des "Staline"


L'apparition des chars lourds Tigre dans le secteur de Leningrad le 29 août 1942 pousse l'Armée Rouge à demander l'élaboration de deux nouvelles variantes.

C'est à nouveau l'usine de Chelyabinsk qui s'occupe des projets baptisés Obiekt 233 et Obiekt 234. L'usine réutilise des éléments du KV-13 comme le châssis et la suspension mais les prototypes se voient enfin équipés d'une transmission de qualité et d'un train de roulement revisité.

 

Les deux variantes proposées ne sont différenciées que par l'armement qui les équipe. Le premier possédant le canon de 76,2mm équipant le T-34 alors que le second reprend l'obusier de 122mm qui était à l'origine destiné au char lourd KV-9, mort-né.

Obiekt 234 armé de l'obusier de 122mm. On reconnait nettement le châssis du KV-13.
Obiekt 234 armé de l'obusier de 122mm. On reconnait nettement le châssis du KV-13.

Le temps presse !

L'absence de blindés lourds pour faire face aux Tigres fragilise les lignes de défenses russes. Moscou ordonne l'accélération du développement des prototypes pour un premier essai le 24 février 1943. Les délais sont tenus, les obiekt 233 et 234 sont soumis à une batterie de tests.

 

Cependant, à l'image du KV-13, le bilan dynamique est décevant.

En effet, le châssis s'accorde mal avec le moteur et la nouvelle transmission. Le comportement sur sol meuble n'est pas non plus à la hauteur des espérances dû à une bande de roulement trop résistive. Le problème est réglé avec l'ajout d'un galet supplémentaire, mais le montage en série nécessite le renfort des firmes Uralmash et Zavod 200. Ce bouleversement dans la chaîne de production impose de reconfigurer une grande partie des machine-outils. Pour cette raison, l'assemblage est repoussé.

 

Dans un même temps, l'Armée Rouge parvient à capturer ses premiers Tigres dans le secteur de Leningrad. Ces Tigres sont alors rapatriés et soumis à un examen approfondi, principalement balistique. Le verdict tombe début avril 1943 : aucun canon en service sur les chars soviétiques ne vient à bout de la cuirasse des Panzer VI, pas même ceux montés sur les prototypes 233 et 234.

Les maréchaux Voroshilov ( à gauche) et Zhukov (à droite) inspectent le premier Tigre capturé par l'Armée Rouge
Les maréchaux Voroshilov ( à gauche) et Zhukov (à droite) inspectent le premier Tigre capturé par l'Armée Rouge

Le 15 avril 1943, face à ce constat, une directive impose la mise au point d'un canon assez puissant pour détruire tous les panzers sans exception.


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