Le StuG à tout faire


Le Sturmgeschütz III, plus communément appelé StuG III, est l’archétype du blindé polyvalent. Né canon d’assaut, il évolue en fonction de la situation tactique, devenant chasseur de chars ou se substituant au pied levé aux panzers que la Wehrmacht manque cruellement. Pour autant, sa conception remonte à l’avant guerre et au fur et à mesure que le conflit avance, ses archaïsmes, à l’exemple de sa cuirasse verticale, se font de plus en plus criants.

Par ailleurs, après l’installation d’un canon de 75 mm long, son armement n’est plus en mesure d’évoluer. Un successeur est dans ces conditions mis en chantier : le Sturmgeschütz neuer Art. Néanmoins, les Allies vont bouleverser ce programme en bombardant les sites de production du StuG III avant que le nouveau modèle ne soit prêt. Les Allemands sont donc contraint de développer dans l’urgence une machine capable d’être déployée aussi bien dans les brigades de canon d’assaut (Sturmgeschütz-Brigaden), les sections de chasseurs de chars (Panzerjäger-Abteilungen) ou les Panzer-Regimenter.

Premier version du StuG III, armé d'un canon court de 75 mm
Premier version du StuG III, armé d'un canon court de 75 mm

Mais revenons brièvement sur le parcours du StuG III. Le 15 juin 1936, sur proposition de l’Inspection de l’infanterie, la direction de l’armement de la Heer programme un blindé d’appui destiné aux fantassins. Par la suite la firme Daimler-Benz est sollicité afin d’en établir les plans de ce futur blindé. Pour rationaliser au maximum le parc mécanisé de la Wehrmacht, le châssis du Panzer III est choisi.Le cahier des charges précise que sa silhouette doit être ramassée pour mieux se fondre dans le décor. Si cet automoteur, équipé d’un canon de 75mm court, est une réussite technique, son potentiel est mis à rude épreuve lors de l’opération Barbarossa lancée le 22 juin 1941.

Le StuG III prend peu à peu le rôle de chasseur de char avec la greffe d'un 75 mm long
Le StuG III prend peu à peu le rôle de chasseur de char avec la greffe d'un 75 mm long

Toujours redoutable en tant que canon d’assaut, les StuG III sont confrontés, pareillement à leurs frères d’armes, à une menace sous-évaluée : les chars soviétiques. Bien que cela ne soit  théoriquement pas sa mission, il est ainsi muni d’un canon plus long de 75mm, long de 43 puis 48 calibres, de façon à ce qu’il puisse jouer le rôle de panzerjäger. Faite dans l’urgence, cette greffe autorise les équipages à engager leurs ennemis à distance de sécurité. De véhicule d’appui, il devient progressivement chasseur de chars. En outre, sa facilité de fabrication, son coût réduit, tout comme sa puissance de feu lui font intégrer de plus en plus fréquemment les Panzer-Divisionen et autres Panzer-Abteilungen.

En définitive, le StuG III est quasiment devenu un matériel universel, capable d’assumer la fonction d’un panzerjäger, d’un panzer et évidemment d’un sturmgeschütz. Toujours est-il que le dessin archaïque de ses blindages verticaux dessert sa protection, imposant la mise en chantier d’un remplaçant plus moderne.


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