Concept vieillissant


Pourtant, malgré des tests réussis, l’Objekt 279 ne dépassera pas le stade du prototype. Sur les 3 exemplaires prévus, un seul est assemblé, les 2 autres sont laissés à l’abandon. La version officiel voudrait que Krouchtchev, alors premier secrétaire du Parti communiste, ait mis fin au projet de blindé lourd, en édictant une directive interdisant les chars d’un poids supérieur à 37 tonnes. Persuadé de la future suprématie des armes antichars téléguidées sur les champs de bataille modernes, Krouchtchev aurait décidé de donner la priorité aux véhicules chenillés pourvus de missiles à longues portées.

Malgré ses évidentes qualités, le projet n'est pas retenu
Malgré ses évidentes qualités, le projet n'est pas retenu

Quoi qu’il en soit, l’Objekt 279 demeure un modèle aux caractéristiques hors du commun mais qui correspond peu à la politique industrielle d’armement du Kremlin. Délicat à produire du fait de son train de roulement à 4 chenilles, il n’aurait pas pu faire l’objet d’une fabrication massive. D’autre part, sa maintenance aurait rapidement été un cauchemars pour les unités de chargées de la logistique. Le changement des chenilles internes aurait demandé un trésor d’ingéniosité pour être mené en campagne.

Par ailleurs, sa doctrine d’emploi reste assez floue, et elle n’est, de toute façon, pas en adéquation avec la «marée» de chars voulue par les stratèges soviétiques. Les Objekt 279 n’auraient du reste pas été intégrés dans la structure classique de l’Armée Rouge, mais placés dans la réserve stratégique. Preuve qu’en dépit de son dessin soigné et adapté à un hypothétique conflit nucléaire, les autorités communistes ne savaient que faire d’un tel blindé.

L'Objekt 279, ici camouflé, trône au musée de Kubinka, près de l'Objekt 770
L'Objekt 279, ici camouflé, trône au musée de Kubinka, près de l'Objekt 770

L’unique prototype trône à jamais au Musée de Kubinka, près de Moscou, vestige d’une époque hantée par le pouvoir de l’atome.


Partagez un peu d'Histoire