Le fauve de Porsche


De son coté, le Doktor Ferdinand Porsche est loin de rester inactif dans le domaine des chars lourds. Depuis la fin 1939, ses ingénieurs travaillent sur un prototype de char lourd baptisé Typ100, d’un poids compris entre 25 et 30 tonnes. Ce Typ100 doit emporter un canon de 75mm court, ou si possible d’un canon de 105mm. Répondant au nom de Léopard, l’engin se caractérise par sa propulsion mixte mêlant électromoteurs, générateurs électriques et moteurs à combustion. Une solution novatrice, mais pas révolutionnaire car déjà utilisée par des chars français durant la 1ère Guerre Mondiale, ou encore avant, par Ferdinand Porsche lui même lorsqu’il oeuvrait pour des constructeurs automobiles.

Premier cliché du prototype de Porsche lors de son développement
Premier cliché du prototype de Porsche lors de son développement

Porsche partant du principe qu’une transmission classique serait inadéquate pour des engins d’un poids supérieur à 30 tonnes, ses bureaux d’études élaborent deux générateurs couplés à deux moteurs 10 cylindres générant un courant alimentant les deux électromoteurs placés à l’avant du blindé. Ces derniers entraînent les barbotins du char. Ingénieux sur le papier, ce principe simplifie la mécanique mais sa mise au point est délicate.

La solution technologique est inovante mais pas révolutionnaire. Ce système apporte son lot d'avantages notamment la simplicité mécanique
La solution technologique est inovante mais pas révolutionnaire. Ce système apporte son lot d'avantages notamment la simplicité mécanique

Si les plans de l’engin sont dessinés par Porsche et son équipe, la production de la caisse du VK 30.01 (P) est confiée aux usines Krupp. Ce sont ces dernières qui vont également prendre en charge l’armement principal. Ainsi en mars 1941, Krupp informe Porsche que seules 2 pièces répondent au cahier des charges traitant de la performance balistique. Le 13 mars, le canon de 75mm court est définitivement écarté faute de capacité de perforation suffisante.

 Le 24 avril, après avoir hésité avec le tube de 105mm, le choix final se porte sur le puissant canon de 88mm version antichar, dérivé de la célèbre pièce de Flak. Ce canon a largement démontré ses possibilités en pulvérisant les chars français à des distances supérieures au kilomètre durant la campagne de France.

Le canon de 88mm a largement prouvé ses capacités sur le front de France. La pièce est ainsi toute désignée pour le futur char lourd
Le canon de 88mm a largement prouvé ses capacités sur le front de France. La pièce est ainsi toute désignée pour le futur char lourd

Assemblée le 24 mai 1941, la tourelle d’un diamètre de 2m adopte une forme de fer à cheval et affiche 80mm de blindage sur la partie frontale et 60mm sur les flancs. Krupp est alors sollicité pour assembler 3 châssis du VK 30.01 (P). Les composants destinés à construire 3 engins supplémentaires sont aussi commandés. Cependant, le nouveau cahier des charges voulu par Hitler conduit à l’abandon du projet et un seul VK 30.01 (P) est finalement assemblé avec ses moteurs Steyr en juillet 1941. Cet exemplaire unique servira essentiellement de démonstrateur.

Le VK 30.01 (P) ne sert finalement que de démonstrateur et de base pour le nouveau cahier des charges
Le VK 30.01 (P) ne sert finalement que de démonstrateur et de base pour le nouveau cahier des charges

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