Le 6 juin 1982, Israël lance l’opération «Paix en Galilée» ( Galilée étant un nom évangéliste donné à toute la région Nord du pays, qui est alors la cible d’attaques, d’infiltrations et d’actes terroristes depuis le territoire libanais frontalier, qui abrite à l’époque les camps paramilitaires palestiniens ). Les premiers contacts avec les forces de l’OLP ( Organisation de Libération de la Palestine ) se produisent près de Rosh Hanikra.

Malgré l’utilisation de lance-roquettes RPG-7 et de missiles antichars Sagger contre les forces israéliennes, les équipages de Merkava ne dénombrent pas la moindre perte, en dépit de quelques coups au but qui, bien qu’endommageant le blindé, n’ont pas pénétré sa cellule. L’objectif ultime de la protection de la vie des soldats a donc été démontré pour ce tout jeune char, et ce, dès les premiers engagements.

Durant son service au Liban, l’engin subit cependant des modifications sur le terrain, afin d’améliorer encore la capacité de survie des équipages. Ainsi, le plancher des Merkava I est cuirassé par une épaisse plaque de composite renforcée par de l’acier. L’arrière de la tourelle est ensuite doté d’un système qui par la suite fera partie intégrante de la série Merkava, les boules suspendues sous le panier de tourelle par des chaînes. Leur présence permet de faire détonner prématurément les têtes explosives des armes antichars, comme les RPG, et de protéger ainsi l’une des parties les plus vulnérables du char.

L’opération «Paix en Galilée» a également été l’occasion pour les Merkava de se frotter aux T-62 syriens et non aux T-72 comme le cite certains documents. En effet, aucun Merkava ne se mesure aux nouveaux T-72 lors de la bataille de Sultan Yacoub et pour cause, aucun Merkava n’est sur zone et la brigade blindée syrienne n’aligne aucun blindé durant cette bataille. L’utilisation massive de RPG-7 et missiles antichars Milan permet tout de même à l’armée syrienne de détruire 8 chars israéliens, des M60 et M48 modernisés.

La confusion vient peut être simplement du fait qu’au même moment dans un autre secteur de la plaine de la Bekka, la 7e brigade blindée israélienne engage ses Merkava contre des T-62. Au moins une douzaine d’entre eux sont touchés, contre seulement deux Merkava. Toutefois, la bataille prend une telle ampleur que, de chaque coté, des hélicoptères antichars viennent en renfort. Ainsi les hélicoptères AH-1 Cobra et Defender MD-500 israéliens revendiquent la destruction de quinze T-62 et de quelques T-72 près de Zahlé. Ces derniers sont toutefois mis hors combat par de l’antichar et non par les Merkava.