Face aux chars soviétiques, ses servants se plaignent du manque de protection frontal du Dicker Max. De ce fait, ils ont tendance à tirer à l'élévation maximale autorisée par le viseur direct, voir au delà pour se prémunir d'une éventuelle riposte.
En outre, l'obligation de mouvoir l'ensemble de façon à pointer le tube vers l'objectif rend prudente l'approche vers les chars russes. Difficile, en effet, de réagir rapidement si le pointeur est dans l'obligation de cadrer sa cible avec seulement 18° de débattement latéral.
A près de 4000m, les obus explosifs n'ont aucune incidence directe sur les blindés de l'Armée Rouge, cependant, des éclats ont des chances d'endommager leurs train de roulement et de les immobiliser. Au regard des distances d'engagement, la précision est à relativiser et seules des concentrations ou des colonnes de véhicules doivent être prises à partie sous peine de gaspillage.
Par la même occasion, les officiers soulignent l'importance des emplacements de tir, de façon à compenser la modeste réactivité induite par la casemate. Sur des objectifs plus précis, un char isolé par exemple, les engagements ne doivent pas excéder les 1500m afin de maximiser les coups au but.
Les archives mentionnent des escarmouches avec des chars lourds russes, sans doute des KV-1, et l'impossibilité de les mettre hors de combat au-delà des 1000m, valeur qui parait être la profondeur pratique à laquelle un KV-1 doit être attaqué avec un perforant standard.
Les optiques de visées sont décriées par l'équipage, avec une cible bien trop petite à plus de 900m. Toutefois, les matériels adverses ne sont pas plus performants. Par dessus le marché, la consommation d'obus perforants est telle que les stocks s'amenuisent trop rapidement. Il est vrai que les pointeurs martèlent leurs ennemis jusqu'à ce qu'un incendie ce déclare, signifiant de cette manière la mise à mort des redoutables KV-1. Dans ces conditions, il est compréhensible que la logistique soit dépassés par les fortes demandes en munition.