Rappelons que cet automoteur est conçu pour prendre à partie les fortifications de la ligne Maginot. De ce fait, une pièce d'artillerie disposant d'un puissant obus explosif est exigée. Surnommé Dicker Max par la troupe, le blindé est donc muni d"un canon de 105mm long de 52 calibres ( soit 5,46m ).

Compte tenu de l'immobilité naturelle de ses cibles, une cadence de tir élevée n'est pas exigée, sans compter que la présence de deux chargeurs facilite la manutention des munitions non encartouchées. Souvent considéré comme un handicap, ce conditionnement ( gargousses et ogives dissociées ) permet d'obtenir une véritable souplesse d'emploi. Effectivement, ce handicap est jugé supportable grâce à la faculté de recourir à trois gargousse de puissance différente. De plus, la bouche à feu peut servir sous n'importe quelle élévation grâce à ses projectiles plus courts. A hausse maximale ( +10° ), la culasse est proche du plancher. Un positionnement qui obligerait les servants à basculer le canon à l'horizontale pour charger le coup suivant si celui ci était d'un seul tenant.

Sur le terrain, les performances balistiques du 105mm K18 lui assurent une réelle polyvalence. Dans un contexte de lutte antichar char, son obus perforant est apte à percer 111mm de blindage à 2000 m sous une incidence de 30° et même 132mm sous une incidence de 90°. La portée maximale est alors de 3500 m en tir direct. C'est bien suffisant pour venir à bout d'un KV-1 ou d'un T-34/76 à distance de sécurité. Son obus explosif a, lui, les capacités de aire mouche à 2400 m en tir tendu et peut également être employé au moment de saturer une zone donnée, à une distance maximale de 10500 m.

Implanté dans une casemate, le tube doit être pointé par le pilote qui oriente la visée via le truchement des chenilles. Le chef de char bénéficie tout de même d'un latitude de 8° à gauche et à droite. Pour sa part, la hausse atteint les +10° au maximum et les -15° au minimum. Faute de place dans l'habitacle, la dotation en munitions ne dépasse pas les 26 coups. Toutefois, un véhicule ravitailleur suit, avec 80 obus en soute. Pour finir, dans le but de limiter les contraintes du tube pendant les trajets de liaison, une imposante chaise de route est installée.