En Allemagne, 2 groupes de travail concurrent s'attèlent à la tâche de conception. Les firmes Porsche, Rheinstahl Hanomag et Henschel qui ont construit les chars les plus redoutés de la seconde guerre mondiale sont entre autres, mobilisées. Le développement de la tourelle fait également l'objet d'un concours entre la firme Rheinmetall et Wegmann. Afin de tester toutes les combinaisons possibles, les châssis et l'armement doivent être interchangeables.
En 1960, les 2 projets sont présentés. Le châssis "A" se base sur une suspension à barre de torsions, maîtrisée et très utilisée sur les Panzers de 1945. Le châssis "B" innove avec une suspension hydropneumatique très novatrice mais pêchant par de nombreux défauts de jeunesse.
Les 2 moutures se confrontent lors d'essais dynamiques en avril 1961. La fiabilité des barres de torsions s'impose très vite si bien qu'une commande de 26 exemplaires de présérie est passée dans la foulée. Le démonstrateur à la suspension hydropneumatique est quant à lui purement et simplement abandonné et seul 2 exemplaires sur les 6 commandés sont construits.
Coté armement, le canon de 105mm promis par Rheinmetall n'est toujours pas disponible. Une pièce de 90mm en remplacement est alors montée dans la tourelle. Le retard trop important va forcer l'armée allemande abandonner le canon de Rheinmetall au profit d'un canon de même calibre britannique L7.
Le moteur de 660 cv initialement monté est jugé non conforme aux cahier des charges et est remplacer par un moteur de 10 cylindres et proposant 830cv, le tout couplé à une boite de vitesse améliorée.
Les premiers résultats sont si probants qu'en 1963, une commande de 50 chars de présérie est passée alors même que la finalisation des essais des prototypes de seconde génération n'est pas encore terminée.
Quelques mois plus tard, le char est baptisé "Léopard", perpétuant ainsi la tradition allemande de donner des noms de fauves à ses blindés.
Les Léopards sont vus pour la première fois lors d'exercices au sein de l'OTAN et font tout de suite sensation.
Cependant, le temps presse pour la Bundeswehr pour remplacer ses vieux chars d'origine américaines et une vaste construction en série débute immédiatement. Les remarques des équipages sont prises très au sérieux si bien que les modifications sont apportées au sein même de la chaîne de montage.
Les 400 premiers chars sont livrés entre septembre 1965 et juillet 1966. S'en suivra deux autres séries de 600 et 500 exemplaires disposant de modifications très ciblées puis une quatrième série destinée à l'exportation.