10 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, les pays de l'Europe de l'Ouest terminent leur reconstruction. L'émergence d'un sentiment européen, après les massacres de 1945, pousse la France et l'Allemagne (RFA) a se rapprocher tandis que le Benelux constitue l'embryon de la Communauté Économique Européenne (CEE). Cette volonté de s'unir, pour devenir une grande puissance nécessite une indépendance militaire vis à vis des États-Unis.
Les Armées européennes sont, en effet, toujours équipées principalement de matériels américains, notamment les chars. La France possède un grand nombre de char Sherman et chasseur de char M10 vieillissants et seulement quelques char M47 Patton qui eux mêmes commencent à se relever trop faible contre la menace blindée soviétique.
Les principaux pays de l'Europe, France, RFA, Italie et Benelux mettent alors sur pied le programme Finabel, en 1952, pour développer un char nouvelle génération. Ce nouveau char, arme par excellence du précédent conflit, doit être le fer de lance de cette union militaire et économique. La situation est toutefois différente selon les pays. La France détient une longueur d'avance mais manque de budget. Les usines d'armement Allemandes sont, elles, toujours à l'arrêt depuis 1945.
En 1956, La France et l'Allemagne définissent ensemble un cahier des charges de ce qui sera le symbole du renouveau de l'armé blindée européenne. L'objectif est clairement de se passer des chars outre-Atlantiques désormais vieillissants. Dans ce cahier des charges, 2 principales caractéristiques sont mises en avant : l' autonomie et la puissance de feu. Le rayon d'action doit être de 600km minimum alors qu'un canon de 105mm est choisit afin de surclasser les chars soviétiques et percer 150mm de blindage à 2500m.
Le char ne doit pas peser plus de 30 tonnes pour garder une grande mobilité et lui permettre de traverser des ponts routiers. Le moteur, lui, doit afficher un rapport de 30cv par tonne, soit une puissance théorique de 900cv.
Cette mobilité hors pair est la réponse européenne aux charges creuses. Pour résister au pouvoir de pénétration de ces dernières, il n'existe que 2 solutions : augmenter le blindage et donc sacrifier la mobilité ou bien donner la priorité à l'agilité de manière à offrir au blindé une chance d'esquiver les coups. Tirant parti de l'expérience de la seconde guerre mondiale, c'est l’accélération qui est privilégiée, permettant au futur char européen d'atteindre 65km/h.
En 1957, il est convenu entre les différentes nations que 3 moteurs vont être développés, 2 allemands et un français. Cependant très vite, des dissensions apparaissent de part et d'autre du Rhin notamment concernant la largeur de voie.
En 1958, l'Italie rejoint le financement du projet, en imposant de nouvelles demandes. S'en est trop pour la RFA qui décide de faire cavalier seul avant même la présentation du moteur français. Les 2 pays poursuivent ainsi séparément leur développement qui donneront naissance à 2 chars très réussis : le Léopard 1 et l'AMX-30