A l'été 1941, lors de l'Opération Barbarossa, les soldats allemands sont pris au dépourvu face à la qualité des chars T-34 et KV-1 soviétiques. Pour contrer cette menace inattendue, les unités allemandes vont faire feu de tout bois : canons français de 75mm sur affût de Pak 38, projectiles à charge creuse pour le Pak 35/36... Toutefois, ces mesures ne sont que des solutions palliatives en attendant l'arrivée d'armes plus puissantes. La mise en service d'une munition perforante à noyau en tungstène par le Pak 38 de 50mm répond à la demande des équipes antichars engagées sur le front de l'Est mais cette solution se révèle trop gourmande en matières premières stratégiques nécessaires par ailleurs à la fabrication de machines outils. Et sans ces dernières, point de canon... Il est alors décidé d'accélérer la conception du Pak 40 de 75mm. Performante et de petite taille, cette pièce est parfaitement apte à détruire à longue distance un T-34. Le KV-1 est aussi vulnérable si les servants ont le courage d'attendre que celui-ci s'approche.
Toutefois, les rumeurs d'une nouvelle génération de chars soviétiques de 100 tonnes vont bon train. Taillés sur le modèle d'un T-34, ces monstres supposés seraient invulnérables face à toutes les pièces antichars allemandes. La solution la plus rapide passe alors par un canon de 88mm encore plus puissant que celui prévu pour le Tiger. Pour améliorer les performances balistiques, les ingénieurs de l'usine Krupp allongent le tube de 56 calibres à 71 et mettent au point une munition plus puissante avec une charge propulsive renforcée. La Gerät 42 tient toutes ses promesses en perçant 184mm de blindage à 2000 m. Aucun blindé n'est en mesure d'arrêter un tel obus. L'Armée allemande tient là son canon antichar de grande puissance, le Pak 43.
Toutefois, le Panzerabwehrkanone 43 reste une pièce volumineuse et peu maniable, à tel point qu'il est surnommé Scheuntor, "porte
d'étable", par les soldats allemands. A cette faible manœuvrabilité, il faut ajouter les problèmes inhérents à un canon antichar tracté qui doit quitter dans les plus brefs délais sa position une
fois repéré par l'ennemi. Nécessitant un personnel nombreux et un véhicule tracteur de forte puissance, le Pak 43 est, malgré sa puissance de feu sans précédent, très loin d'être un canon
antichar adapté à la guerre de mobilité. La seule solution passe par son installation sur un châssis chenillé. Reste à trouver lequel.