En février 1942, les ingénieurs de chez Alkett commencent à plancher sur un projet de chasseur de chars équipé du Pak 43. La taille, le poids et le recul du canon de 88mm long de 71 calibres limitent drastiquement le choix des autorités allemandes. Trop petits, les châssis de chars légers comme le Panzer II ou le Panzer 38 (t) ne sont pas adaptés à une telle greffe. Par ailleurs, reprendre telles quelles les plates-formes des Panzer III et IV pose un double problème. D'une part, ces chars moyens ont encore un potentiel militaire non négligeable et récupérer leurs châssis amputerait d'autant la dotation des divisions de panzers. D'autre part, leurs caisses sont encore trop justes pour le gabarit du canon de 88mm.
Les ingénieurs d'Alkett vont alors reprendre à leur compte un projet déjà développé dans leur usine, celui d'un canon automoteur équipé d'une pièce d'artillerie de gros calibre. Dans les deux
cas, les contraintes liées au tir sont relativement identiques. Le canon de 150mm qui doit armer le futur Hummel est elle aussi une arme imposante avec beaucoup de recul. Les châssis capables
d'accepter une telle pièce n'existant pas, les ingénieurs allemands vont en créer un de toutes pièces. C'est cette plate-forme qui est reprise pour le projet de chasseur de
chars.
Pour limiter les coûts et les délais de production, la firme décide de créer un châssis avec des éléments inexistants. Ainsi, un châssis hybride composé de pièces de Panzer III ausf. J, de Panzer IV ausf. D et ausf. F voit le jour. La plate-forme, le train de roulement et la suspension à ressort à lames proviennent du Panzer IV ausf. F. Trop court, le châssis est rallongé pour pouvoir accueillir le canon Pak 43. Pour ne pas ralentir la production du Panzer IV, l'ensemble moteur-boite de vitesse et mécanismes de direction sont repris du Panzer III. Compte tenu de la longueur du tube, la culasse est placée à l'arrière de l'engin. Le moteur doit donc être déplacé vers le centre du châssis pour libérer l'espace. Cette nouvelle mouture prend la désignation de Alkett-Geschützwagen III/IV. Le compartiment de combat étant suffisamment vaste pour accueillir une pièce de gros calibre, il ne reste maintenant plus qu'à y greffer le Pak 43 qui poursuit son développement en parallèle.