En cette fin d’année 1937, la Tchécoslovaquie se retrouve dans un contexte géopolitique difficile et très tourmenté. La première préoccupation vient de l’Allemagne qui devient de plus en plus pressente au sujet des Sudètes. D’ailleurs, des manifestations régulières y sont régulièrement organisées au départ et en faveur de l’Allemagne. L’Armée Tchèque doit également faire face à des escarmouches sur la frontière hongroise et au nord à des incursions polonaises, Varsovie revendiquant des territoires de Silésie.
Skoda doit alors composer avec ces pressions et subvenir aux demandes de modifications des états majors. Ce sont notamment les sujets sur les matériels radios et l’armement secondaire qui reviennent le plus souvent sur le tapis. Dans cette situation, la firme doit assurer la production des chars, de leur armement, de leur motorisation tout en faisant face aux retards des aciéries et des sous-traitants.
Répartis au sein de 4 divisions mobiles, les LT vz.35 sont déployés sur la frontière, en soutien de l’infanterie, comme c’est encore souvent l’usage avant 1940. Pour monter encore en puissance et faire face aux nombreux problèmes à leurs frontières, les militaires commandent à nouveau 105 exemplaires début septembre 1938. Cette commande rentre dans le cadre de la restructuration de l’armée qui conduit à l’accroissement des unités blindées.
A cette date, l’intérêt pour le nouveau LT vz.38 de CKD est confirmé, mais les militaires, conscients des délais de fabrication, préfèrent accroître le nombre de LT vz.35, quitte à en revendre sur le marché de l’occasion plus tard. La situation se tend encore plus en ce mois de septembre 1938, si bien que la mobilisation générale est décrétée. Toutefois, la conférence de Munich écarte le risque de conflit, attendu que les dirigeants Français et Britanniques contraignent le président tchèque, non convié à la conférence, de céder les Sudètes à Hitler.
La France et la Grande-Bretagne viennent alors de priver la Tchécoslovaquie d'une région très riche, où 70% de son acier et son électricité sont produits, 3,5 millions de ses habitants et l’essentiel de ses fortifications frontalières. L’usine de Skoda échappe de peu à l’annexion, puisque maintenant elle se trouve à la nouvelle frontière. La Tchécoslovaquie se retrouve donc presque sans défense face à ses pays voisins. L’état de ses unités mécanisée est d’ailleurs médiocre puissent beaucoup de ses LT vz.35 sont encore livrés sans armement secondaire et sans radio. La commande des 105 chars supplémentaires est annulé.