En 1933 l’Armée Tchécoslovaque fait l’acquisition de 70 Tancik VZ.33, une chenillette blindée. 3 sont achetés en 1930 et les 67 autres sont construits sous licence par CKD sur 3 ans. Peu blindées et sans tourelle, les chenillettes ne satisfont pas les militaires qui réclament rapidement un successeur mieux cuirassé et mieux armée. En effet, l’absence de tourelle est un handicap au combat et le faible blindage ne résiste pas aux balles perforantes à moins de 200m.

Désigné P-II, CKD propose dès novembre 1932 un prototype issu de la chenillette pour lui succéder. Le blindage frontal et latéral est porté à 15mm lui permettant de résister aux munitions perforantes jusqu’à 60m et une tourelle est installée. Le 19 avril 1933, 50 exemplaires sont commandés sont la désignation LT vz.34. Toutefois les chars sont soumis à un grave retard si bien que les premiers exemplaires attendus en septembre 1933 n’arrivent qu’en avril 1934, soit un an après la commande. Les derniers sont même livrés en janvier 1936. Tout de même de bonne facture, le LT vz.34 est doté d’un canon de 37mm capable de percer 22mm de blindage à 1000m, un performance très honorable en 1934. En revanche il est jugé trop peu protégés puisqu’une balle perforante comme en utilise beaucoup les allemands et les hongrois perce le char à une distance de 60m.

Un nouvel appel d’offre est alors lancé le 27 février 1935 auprès de CKD, Skoda et Tatra, pour un nouveau char moyen plus protégé, doté d’un blindage supérieur à 15mm, d’une vitesse de 30km/h et d’un canon de 37mm. Tatra finalement ce retire du projet et les deux concurrents restant se livrent une guerre sans merci pour remporter le contrat.

CKD propose son P-II-a, une version améliorée de son LT vz.34. Le blindage est porté à 16mm au lieu de 15mm et son moteur de 114cv lui assure une vitesse de 36km/h sur route, le tout pour 8,4 tonnes.

De son coté, Skoda propose son S-II-a affichant 25mm de blindage frontal le mettant à l’abri des munitions perforantes à toutes distances et d’un moteur Skoda de 120cv pour 10,5 tonnes. Par ailleurs le S-II-a est doté d’une transmission et d’une direction révolutionnaires assistées par air comprimé. Un équipement radio est aussi prévu, ce qui est assez rare pour l’époque.

Les essais comparatifs débutent en été 1935. Sûres de remporter le contrat, les deux firmes se mettent d’accord pour produire communément le modèle vainqueur. Cet engagement témoigne de la confiance et de la volonté de remporter le contrat. La lutte pour décrocher le programme sera donc sans merci !