Le 16 janvier 1940, le LTL-38 est référencé Panzer 38 (t) dans la nomenclature de la Wehrmacht. Les 150 premiers chars sont de la version Ausf. A. Les allemands n’effectuent que très peu de modifications à bord, seuls quelques détails sont mis au standard germanique comme l’éclairage interne. Un intercom est monté, permettant au chef de char de donné ses ordres à l’équipage. Seul le chargeur, constamment en mouvement, ne dispose pas de ce système, et communique avec le chef de char par l’intermédiaire de signes, désignant le type d’obus à charger. La tourelle étant biplace, c’est le chef de char qui fait office de tireur, multipliant ses tâches à bord. L’armement reste inchangé, canon comme mitrailleuses. Notons que si la mise à feu de la mitrailleuse de tourelle s’effectue à l’aide d’une pédale, comme sur les panzers, elle n’est pas coaxiale. En effet, elle bénéficie d’une rotule blindée séparée, qui peut être fixée sur l’angle du canon.
Toujours en janvier 1940, une seconde commande de 110 blindée est passée par Berlin, portant la série Ausf. B. Cette dernière ne diffère que par l’ajout d’un phare sur le garde-boue avant gauche. L’Ausf. C est elle aussi quasiment identique, en dehors de la greffe de pots lance-fumigènes et le remplacement de la radio et de l’antenne tchèques par du matériel allemand standard.
L’Ausf. D, construit entre septembre et novembre 1940, tire les leçons de la campagne de France et du faible blindage du Panzer 38 (t). Certains sont détruits par des automitrailleuses Panhard 178 ou des matériels légers antichars. Toutes les pièces antichars françaises sont capables de percer le blindage frontal du panzer à moins de 400 m. Pire, le canon de 37 mm SA-18 de la première guerre mondiale en vient à bout à 100 m. Une plaque supplémentaire de 15 mm vient alors s’ajouter, amenant le blindage frontal à 40 mm, et le poids à 9,7 tonnes.
L’Ausf. S, qui s’insère entre le D et le E, n’est autre que la commande suédoise, qui restera bloquée car Berlin refuse de les vendre à la veille de la campagne Française. Cette série intègre le blindage de la série Ausf. D.
L’Ausf. E représente lui une nouvelle étape dans la vie opérationnelle du blindé. La protection est à nouveau améliorée, portant le blindage frontal à 50 mm et les flancs ainsi que la tourelle à 30 mm. La construction fait également un bond en avant avec l’adoption de la soudure sur certaines parties capitales. En effet, les rivets des premières séries n’offrent pas une excellente résistance structurelle et sont même dangereux pour l’équipage, ils y risquent, en cas de coup au but et même sans pénétration de l’obus, de se transformer en projectiles dans le compartiment de combat. Le Panzer 38 (t) gagne ainsi en résistance mais si certaines parties sont encore rivetées.
L’Ausf. F suivant n’apporte aucun changement majeur mais perd les pots lance-fumigènes introduit par l’Ausf. C. Les séries E et F constituent en fait qu’une seule et même série, la cinquième, divisée en deux lots.
A cette période, les limites du blindé tchèque deviennent de plus en plus flagrantes face aux dernier cri soviétique, les T-34 et KV-1. Toutefois, leurs actions mal coordonnées et leur faible nombre permettent encore aux panzers de s’en sortir efficacement. Situation qui va évoluer très rapidement car Moscou mise sur ses T-34 et les produits en masse. Cet état de fait va réduire la carrière du Panzer 38 (t), car il est impossible de monter un canon plus performant dans la petite tourelle, et la caisse ne peut accueillir une plus grande tourelle. Les limites structurelles sont atteintes.
Pourtant une ultime version, Ausf. G est mise en chantier, faute d’aligner des blindés plus puissants à l’Est. Ce dernier est identique aux Ausf. E et F. Cependant, la commande initiale de 500 blindés en juin 1942 est arrêtée alors que seuls 328 exemplaires sont assemblés. A cette date, plusieurs projets de blindés moyens et lourds sont prévus pour assurer la relève d’ici peu. L’Armée allemande ne voit donc plus d’intérêt aux panzers légers. Il est vrai que la plupart sont trop lents pour assurer la reconnaissance et mal armés et mal protégés pour assurer des missions de combat.
Le dernier Panzer 38 (t) sort de l’usine BMM de Prague au matin du 20 juin 1942 et porte le numéro de châssis 1422. Sa carrière ne s’arrête cependant pas là.