En septembre 1942, le bureau de l’armement allemand entre en contact avec la firme Vomag pour la réalisation d’un panzerjäger doté d’un canon de 75 mm long de 70 calibres, celui là même qui équipe le futur Panther. La cahier des charges demande une hauteur de 1,70 mètres. Effectivement, plus la silhouette est basse, plus les tireurs ennemis ont du mal à repérer et à cadrer celui qui les prend à partie. D’autre part, un blindage frontal épais de 100 mm est réclamé. Cette proposition entre dans le programme de rationalisation des châssis, mélangeant des composants de Panzer III et IV. Cependant, ce projet ne connaîtra pas de suite, et en fin de compte, la base mécanique du Panzer IV est sélectionnée.
Dès le début de l’année 1943, les travaux donnent la priorité aux capacités de survie sous le feu ennemi. Vomag cherche donc à augmenter la cuirasse sans laisser s’envoler le poids, dans le but de ne pas dépasser la résistance du châssis. Le plus simple passe alors par un blindage redessiné suivant le principe des plaques inclinées. Dans un même temps, les ingénieurs sont confrontés à un autre problème : les canon de 75 mm L/70 étant réservés aux Panther, obligation est faite, fin 1943, de se rabattre sur le 75 mm long de 48 calibres du Panzer IV.
Le 13 mai 1943, une maquette en bois à l’échelle 1 du "kleiner Panzerjäger der Fabrik VOMAG" est terminée. A partir de là, sa classification devient contradictoire. Si sa désignation le range dans la catégorie des chasseurs de chars, une autre appellation, à savoir «Sturmgeschütz neuer Art mit 7,5cm Pak L/48 auf Fahrgestell Panzerkampfwagen IV », remet tout en cause. Les archives manquent pour affirmer que ce dernier est considéré comme le successeur du StuG III. Malgré tout, le patronyme «Sturmgeschütz neuer Art» confirmerait cette assertion. Peut être la Sturmartillerie a-t-elle jeté son dévolu sur ce blindé plus évolué pour rester dans le coup suite à l’échec de l‘implantation du 75 mm L/70 sur les StuG III.
En septembre 1943, la maquette est présentée à Hitler, qui donne son accord pour l’élaboration de préséries, confirmant par là les choix techniques basés sur des angles de fuite prononcés favorisant les ricochets des obus perforants. De ce fait, sa silhouette est plus moderne et bien que son canon n’apporte rien de plus que le StuG III, sa protection frontale est nettement améliorée, avec 60 mm inclinés.
En octobre 1943, un prototype en acier doux est validé par le chef du Reich. En décembre 1943, la mouture définitive est finalisée et, en janvier 1944, la fabrication en série démarre à l’usine Vomag. Entre-temps, l’aviation alliée entre en action et bouleverse toute la production du StuG III.