L’idée première est de concevoir un véhicule de combat en partant de pièces détachées de blindés déjà existants. Cependant, même si le concept de départ est accrocheur, le projet pêche par l’absence de véhicules servant de base. Hélas, il n’est plus question de perdre du temps à rechercher un quelconque soutien majeur. Les Israéliens n’ont alors pas le choix, même si cette solution présente des difficultés techniques, le char sera entièrement de conception nationale, avec un cahier des charges adapté aux besoins de l’Israël Defense Forces.
Afin de réaliser un maximum d’économie, il est décidé, entre autres, d’utiliser les infrastructures et les machines outils déjà existantes et auxquelles a recours aussi bien l’armée que les
industries civiles. Un certain nombre d’installations sont cependant construites pour préparer la production en série du futur char de combat.
Prudents, les Israéliens lancent tout de même une étude, dans le but de déterminer si le projet est viable. Le résultat conclut que la capacité de fabrication d’un tel engin est bonne, compte
tenu de l’état de santé de l’économie nationale de l’époque. La décision finale est prise en 1970 et les travaux débutent la même année, une fois tous les avals reçus.
Un point d’interrogation demeure néanmoins. Si le char est destiné à une utilisation locale, il peut également être proposé à l’exportation. Les critères ne sont alors pas les mêmes. Le cahier
des charges est toutefois maintenu pour garder un char adapté aux menaces extérieures.
Au fur et à mesure de l’avancée du projet, l’Etat juif doit reconnaitre que ses industries ne disposent pas de certaines technologies. Rapidement, il est décidé de confier à des firmes
étrangères, acceptant le défi technique et politique, la réalisation des pièces manquantes. Ainsi, tout le long du projet, des industries mondiales, comme FN Hestal qui fournit des mitrailleuses
calibre 7,62mm, participent au développement du Merkava I et de ses versions postérieures.
En 1974, les prototypes sortent des chaines de production. En mai 1977, les premières photos sont publiées. Enfin, décembre 1979 voit la création d’un bataillon de 30 chars de combat.