L'échec du Chieftain


En 1969, l’idée de mettre au point un char de conception nationale voit le jour suite à l’échec du partenariat mené avec les Britanniques qui cherchaient, depuis 1966, à développer le char Chieftain. Les travaux conjoints dureront tout de même trois ans, mais n’aboutiront pas. A l’origine, Londres désire une aide financière pour développer son nouveau char de combat doté du fameux canon à âme lisse de 120mm.

Outre son expérience découlant des guerres israëlo-arabes, l’Etat hébreu propose alors d’acheter à l’Angleterre des chars moyens Centurion. Au final, il aurait même été possible d’acquérir une licence et de construire en Israël une chaîne de montage de Chieftain. Au moins deux engins sont livrés en 1966 pour servir de blindés tests à l’équipe d’ingénieurs israéliens.

Le Chieftain, char moderne de deuxième génération est un bon compromis pour une armée israélienne en construction
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Cependant, en novembre 1969 et après plusieurs années de collaboration, le projet est éventé. Suite à des «fuites», le monde arabe condamne l’Angleterre. La défaite de la guerre des Six jours, deux ans auparavant, est, il est vrai, encore dans tous les esprits, et la perspective de voir Israël se doter d’un char lourd ultramoderne affole les capitales arabes. La réaction de la rue est si forte que des attaques sont lancées sur des ambassades britanniques dans certains pays. Les Etats arabes font également pression sur la réserve monétaire des banques anglaises afin de les contraindre à abandonner le projet avec Israël. De surcroit, l’Iran promet des commandes de matériel militaire en contrepartie de l’abandon de la coopération. L’Angleterre, protégeant son économie et ayant finalement plus à perdre à continuer l’aventure industrielle, décide de se retirer du projet.

Les deux Chieftain prêtés pour évaluation sont alors rapatriés. Toutefois, ce départ ne signifie pas la fin de cette machine au Moyen Orient, car la Jordanie en reçoit, dans les années 1980, 275 exemplaires, désignés Khalid. De son coté, Israël revient trois ans en arrière. Et pour couronner le tout, ses ennemis s’équipent avec des T-62. Armés d’une pièce de 115mm haute vélocité, ce nouveau char de combat d’origine soviétique bouleverse le rapport de force, car Tsahal n’aligne aucun char équivalent.

Les T-62 soviétiques, nouvelles menaces pour les forces occidentales
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Dans l’éventualité d’un futur conflit, Israël doit rapidement trouver une solution afin de pouvoir disposer d’un blindé aux caractéristiques suffisantes pour affronter le nouveau venu russe. Une nouvelle tentative de partenariat n’étant pas envisageable, par manque de temps principalement, l’idée de concevoir un matériel national émerge tout naturellement. L’entreprise est cependant loin d’être gagnée d’avance, faute de réelle expérience dans le domaine de la conception de blindés lourds. Renforcée par de nouveaux ingénieurs, une partie de l’équipe qui avait travaillé avec les Britanniques s’attelle à la tâche. A sa tête, un homme, l’un des héros de la guerre de 1967, Israël Tal, commandant du corps blindé.


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