En 1933, la firme Tokyo Gasu Denki Kogyo reçoit la mission de dériver un engin chenillé des Carden-Loyd Mark VIb tout en reprenant des travaux réalisés sur le Type 92. En 1934, un prototype voit le jour sous l’appellation Tokushu Keninsha ( tracteur spécial ) ou TK en abrégé.
Muni d’une mitrailleuse de 6,5 mm en tourelle, il est testé sur le sol national avant de faire l’objet d’essais en Mandchourie. Sur le terrain, sa mobilité lui donne les capacités de s’affranchir du réseau routier embryonnaire du Mandchoukouo. En 1935, affublé d’une remorque à munitions, il est officiellement déclaré bon pour le service sous la dénomination de Type 94 TK, ou parfois Te-Ke.
Si son dessin est influencé par les tankettes anglaises, il adopte malgré tout des solutions locales, comme le moteur à essence Mitsubishi Type 94. Avec 35 chevaux, ce 4 cylindres à refroidissement par air, associé à une boîte de vitesse comprenant 4 rapports avant et une marche arrière, propulse les 3,4 tonnes de la machine à 40 km/h au maximum sur la route. L’échappement, quant à lui, court sur le garde-boue gauche.
En dépit de mensurations en hausse par rapport au modèle britannique, la place est comptée et l’équipage de 2 hommes doit côtoyer étroitement le bloc propulseur. Le chef de char est installé dans la tourelle située à l’arrière et le pilote est assis à l’avant de la caisse, avec à sa droite le 4 cylindres. Inutile de préciser que le vacarme qui règne dans l’habitacle est loin de favoriser le confort. Celui-ci n’est cependant pas totalement sacrifié avec la présence d’un revêtement intérieur en feuille d’amiante. Cette matière, outre son ininflammabilité, isole le compartiment de la chaleur émise par le groupe motopropulseur.
Comme de coutume avec les blindés de l’époque, le blindage est le point faible du TK. Avec seulement 12 mm en frontal, la cuirasse ne protège les occupants que de la ferraille du champs de bataille. Malheureusement, certaines parties n’affichent que 4 mm d’épaisseur, une valeur insuffisante pour arrêter une simple balle de fusil. Les plaques sont assemblées par soudure et par rivetage. Le recours à la soudure électrique est une réelle nouveauté, améliorant au passage la résistance de l’ensemble. Du reste, ce procédé supprime le phénomène de projection des rivets dans la coque lors d’un impact.
Une porte sur la poupe autorise l’accès et la sortie de l’équipage. Le chef de char est ainsi installé dans la tourelle, armée d’une mitrailleuse Type 91 de 6,5 mm. Elle est rapidement remplacée par une mitrailleuse Type 92, d’un calibre supérieur, copie de la Hotchkiss M1914 française.
La suspension est formée par 2 bogies, un de chaque coté, à 2 doubles galets cerclés de caoutchouc. Les bogies sont liés à des balanciers qui transforment un mouvement vertical en un mouvement horizontal. De manière classique, le barbotin est à l’avant tandis que la poulie de tension est à l’arrière. Les chenilles sont soutenues par 2 rouleaux porteurs. Si cet ensemble assure une vélocité élevée, le blindé a la fâcheuse habitude de décheniller lorsque le pilote pousse la mécanique. De façon à atténuer ce défaut, une suspension améliorée est montée sur les Type 94 tardifs. De plus, son châssis est rallongé et ses poulies de tension voient leur diamètre augmenter, dispensant par là même un meilleur contact au sol. La masse atteint alors les 3,5 tonnes. Malgré ces modifications, le problème perdurera et demandera au conducteur un pilotage prudent.