Le Type 95 Ha-Go est de toutes les opérations menées par les troupes japonaises durant le second conflit mondial. Ses faibles mensurations et son poids plume font merveilles lors des combats dans la jungle, que ce soit en Nouvelle-Guinée, en Birmanie ou en Malaisie. Sur ce genre de terrain, les Alliés ne peuvent aligner que d'obsolètes Vickers Mk IV ou de modestes M3 Stuart. Le Ha-Go est par contre facilement mis hors de combat en plaine où les armes antichars adverses peuvent le détruire à longue distance.
L'arrivée des Sherman, supérieurs à tous point de vue, inverse la tendance, bien qu'ils soient plus gros et plus lourds. Les Ha-Go sont alors transformés en fortins entourés de troncs de palmiers. Servis par des équipages particulièrement pugnaces, ces bunkers de fortune résistent vaillamment aux assauts des Marines américains et parviennent même à détruire quelques M4 Sherman à courte distance.
Un rapport de l'Armée américaine datant de 1945 révèle cependant que des fantassins bien décidés peuvent facilement en venir à bout. En effet, le Type 95 à un point faible structurel empêchant toutes ses armes de descendre en dessous de 20° en site négatif créant ainsi un espace mort de 7,50 m autour du blindé. Passé dans cette "dead zone", la destruction du char peut se faire sans difficulté à l'aide de bombes collantes ou de cocktails Molotov sur les aérations se trouvant sur la partie arrière qui permettent aux flammes d'envahir le compartiment de combat.
La carrière opérationnelle du Ha-Go se poursuit sous d'autres pavillons comme la Malaisie ou la Chine dont certains grossiront l'armée de Mao Zedong. Le corps expéditionnaire français en Indochine en récupère même quelques uns dans les stocks abandonnés de l'Armée Impériale mais seront très rapidement remplacés par une dotation d'origine américaine.