Les particularités du théâtre d'opérations du Pacifique rendent difficile l'emploi d'engins blindés et la jungle épaisse et la présence de rizières posent de nombreux problèmes tactiques. Cependant, dès 1925, après avoir étudié les théories occidentales les plus modernes sur la guerre de mouvement, l'Armée japonaise s'intéresse aux chars de combat. Pour les ingénieurs nippons, le défi technologique est de taille car s'il s'agit de mettre au point un véhicule blindé en partant de rien pour un terrain peu adapté au combat blindé.
Afin d'équiper sa première compagnie de chars, et débuter l'expérimentation de la motorisation, un achat de Renault FT est effectué à l'étranger. Ces derniers sont rebaptisés Ko-Gata, et sont très vite rejoint par des Vickers 6-Ton et un char Medium C britannique. Tirant les conclusions du conflit contre la Chine en 1932, un nouveau cahier des charges est édicté en 1933.
L'accent est mis sur un poids de 7 tonnes, un blindage à l'épreuve des armes légères et une vitesse de l'ordre de 40 km/h sur route. Cette protection peut apparaitre comme sous-évaluée mais elle
est estimée suffisante par les ingénieurs japonais qui n'envisagent pas de réelles menaces antichars. La suspension est reprise sur les modèles de tankettes précédentes Type 92 et 94. Un canon de
37 mm en tourelle et une mitrailleuse en caisse sont prévus.
Achevé par la firme Mitsubishi en juin 1934, le premier prototype est envoyé sur le front chinois à des fins d'évaluation, puis un deuxième exemplaire est construit en 1935. Ce dernier finit par
être adopté comme modèle standard de char léger. Dans la nomenclature de l'Armée Impériale, le blindé prend la désignation de Type 95 Ke-Go ( ou Kyo-Go ). Mitsubishi le baptise toutefois Ha-Go,
référence qui restera dans l'Histoire militaire.