Le Ha-Go aborde une architecture assez classique de début de conflit avec un équipage de 3 hommes : un pilote, un mécanicien et un chef de char / tireur seul dans la tourelle. Le pilote est installé à droite de la caisse et bénéficie d'une écoutille munie de petites fentes de vision. Le mécanicien prend place sur sa gauche et est responsable de la mise en œuvre de la mitrailleuse de caisse et du bon fonctionnement du moteur. Pour ce faire, ce dernier utilise une trappe dans le compartiment de combat pour accéder au moteur sans devoir s'exposer au feu ennemi. Enfin le chef de char / tireur est responsable de l'usage du canon de 37 mm et de la mitrailleuse en tourelle, ainsi que de la communication avec les autres unités par l'intermédiaire de drapeaux, le char n'étant pas équipé de radio. Il dispose également d'un tube acoustique permettant de donner des ordres au pilote. Autant dire que le chef de char est largement dépassé par la multitude de tâches.
Le moteur 6 cylindres Mitsubishi de 110 cv prend place à l'arrière, avec les réservoirs d'huile et de carburant. Il s'agit d'un bloc Diesel considéré plus sûr car nettement moins inflammable qu'un moteur essence dans une atmosphère surchauffée. Le train de roulement est composé de deux bogies comprenant chacun une paire de roues cerclées de caoutchouc. Ce train est dérivé de la chenillette Carden-Loyd avec l’interconnexion des bogies par un gros ressort horizontal logé dans un tube sous les deux galets support. Cet ensemble permet une vitesse honorable de 45 km/h sur route.
Le Type 95 est armé d'un canon Type 94 de 37mm et des deux mitrailleuses Type 97 de 7,7mm. Le canon et une mitrailleuse sont logés en tourelle, tourelle qui est légèrement décentrée sur la gauche de la caisse et qui ne pivote que manuellement. Le canon Type 94 affiche des performances modestes, inférieures au standard allié avec une vitesse initiale de 627 m/s. A noter que lorsque la tourelle est stationnaire, le tube est manœuvrable horizontalement sur un angle de 20°, soulageant grandement le chef de char. L'optique de visée est par ailleurs de bonne qualité avec un grossissement x8 et une graduation tous les 10 millièmes. La dotation en munition s'élève à 119 coups, répartis entre obus perforants et explosifs. La mitrailleuse n'est pas coaxiale au canon mais est dirigée vers l'arrière du char pour faire face à une éventuelle embuscade. La deuxième mitrailleuse est, comme précisé précédemment, installée en caisse et est mise en œuvre par le mécanicien.
Autre fait à signaler, la caisse est capitonnée en amiante qui isole thermiquement le char et permet à l'équipage de ne pas trop souffrir de la chaleur tropicale. Une lame d'air frais circule
également entre cette couche d'amiante et l'acier soudé et riveté de la caisse, améliorant encore d'avantage cette isolation thermique. Enfin, elle protège également l'équipage des chocs induits
par les déplacements dans les terrains accidentés. Le Ha-Go affiche alors un poids de 7,6 tonnes sur la balance.
Fabriqué jusqu'en 1945, le Ha-Go subira peu d'évolutions. Seuls les premiers modèles ayant combattu en Mandchourie rencontrent des difficultés de franchissement particulières à ce terrain car les sillons des champs sont à peu prêt similaires à l'écartement des deux bogies, provoquant un tangage accentué. La solution trouvée consiste en l'ajout d'une roue de route supplémentaire positionnée entre les deux bogies. Baptisés Type 95 "spécial", ces modèles munis de cette suspension ne combattront que dans cette partie du monde.