Dans ce Matilda II, l’équipage est finalement de 4 hommes. En plus du pilote toujours installé en caisse, trois autres tankistes se tiennent dans la tourelle. Le pilote est le plus isolé de tous. Son
siège est placé entre les deux sticks de direction au centre et à l’avant du char. Disposition peu pratique, le levier de vitesse est situé entre ses 2 genoux. L’écoutille a la forme d’un cylindre
couché. Quand elle est ouverte, le siège peut s’élever pour permettre au pilote de sortir sa tête à l’extérieur du blindé.
Le canonnier est assisté d’un pourvoyeur qui cumule cette fonction avec celle de l’opérateur-radio. Les hommes sont placés sous le commandement d’un chef de char qui prend place dans une coupole
situé sur la gauche de la tourelle. Quand celle ci est fermé, il occupe un petit strapontin à gauche de la radio. Il ne dispose alors que d’un petit épiscope pour observer le terrain, donner ses
ordres et désigner les objectifs au tireur.
Pendant les combats de Libye et d’Egypte, les deux battants de son tourelleau seront rarement fermés, ce pour trois raisons : avoir une meilleure vue du terrain, ventiler le compartiment de
combat dans lequel des températures supérieures à 45°C seront fréquentes en été et faciliter l’évacuation de l’équipage en cas de coup au but.
L’épaisseur maximale du blindage atteint 78 mm pour un poids total de 16,5 tonnes. Cette épaisseur met le Matilda II à l’abri de toutes les armes antichars connues à l’époque. Le blindage est un
savant mélange de plaques laminées et de pièces moulées assemblées entre elles par des boulons. La tourelle n’échappe pas à la règle. Un imposant anneau en fer à cheval sort de la fonderie sur
laquelle sont fixés le mantelet et le tourelleau.
Les spécifications précisent que la tourelle doit pouvoir abriter le canon de 40 mm ou l’obusier de 76,2 mm. Le premier étant désigné pour être l’armement principal. Son diamètre de 40 mm et sa
longueur de 50 calibres font qu’au moment de la conception de l’A12, la pièce est considérée comme la meilleure arme antichar existante au sein de l’arsenal britannique. Outre des obus perforants, ce
canon est capable de tirer des munitions explosives. Celles ci se révèlent cependant inefficace et ne seront distribuées qu’en un très petit nombre.
L’alternative est l’obusier conçu pour l’appui rapproché de l’infanterie. Il est désigné dans l’Armée de la reine par l’abréviation CS pour Close Support. Cette arme est choisie pour palier la
faible efficacité des obus explosifs de 40 mm qui équipent la majorité des chars britanniques du début du conflit. Généralement, 2 chars par escadron emportent ce tube de 76,2 mm. Une
mitrailleuse Vickers sous manchon blindé en tourelle et 2 lance-pots fumigènes complètent l’armement.