Le général Akan Brooke, à la tête du Southern Command déployé au Sud de l'Angleterre, écrit ces mots qui ne font que dépeindre la grave situation de l'Armée britannique fin juin 1940 : "Plus j'observe la situation, plus je suis abasourdi de voir ce qui s'est passé dans le pays depuis que la guerre a été déclarée. Il y a maintenant dix mois de cela et la pénurie d'homme instruits et de matériel est effrayante".
En effet, engagée sur le sol français, la British Expeditionnary Force vient d'être battue à plate couture par les divisions blindées allemandes. Et si l'opération "Dynamo" est un incontestable succès défensif, pas moins de 338 682 hommes ont été sauvés de la captivité, le prix à payer est néanmoins considérable. Le Corps expéditionnaire britannique a dû abandonner tous ses blindés sur les plages de Dunkerque.
Winston Churchill lui même temporisera ce "succès défensif" par la phrase suivante : " Nous devons nous montrer prudent de ne pas attribuer ce sauvetage comme une victoire. Les guerres ne se gagnent pas avec des évacuations."
Afin de contrer l'invasion des îles britannique par la Wehrmacht, que l'état-major anglais juge imminente, le développement d'un tank à même d'affronter les panzers est lancé dans la panique générale. Face à l'urgence de la situation, Londres fait alors avec les moyens du bord.