Le Sherman Firefly n'existe avec certitude que sur les châssis de M4, M4 Hybrid et M4A4, tous armés de canon de 75 mm. Pourquoi certains modèles sont-ils donc écartés de la conversion ?

Tous les Sherman 76 mm et 105 mm sont éliminés, les premiers car la tourelle est différente du 75 et nécessiterait trop de modifications, les deuxièmes parce qu'ils ne sont pas équipés de système hydraulique de rotation de tourelle. Ils sont fort peu disponibles pour les Britanniques de toute façon. Le M4A3 est quant à lui réservé à l'armée américaine et le M4A6 n'en est qu'au stade de prototype. Par ailleurs, les documents de l'époque précisent que pour être éligible à la conversion du Firefly, le Sherman doit disposer du bouclier tardif M34A1 plus large, d'une rotation hydraulique de la tourelle et d'un moteur essence. Ce dernier critère élimine d'office le M4A2 à moteur diesel. Reste le Sherman M4A1 qui semble écarté du fait de son blindage moulé rendant la conversion beaucoup plus délicate.

Il y a aussi peut être des raisons logistiques à l'élimination des châssis M4A1 et M4A2. Ces deux modèles sont principalement produits avec des canons de 76 mm à partir de 1944, et très peu sont en dotation dans l'armée britannique. Le choix du Sherman Hybrid répond aussi à ces contraintes. Durant l'été 1944, c'est la seule version disponible qui soit encore armée du canon de 75 mm, les Américains ayant converti l'essentiel de leurs chaines d'assemblage au profit de la tourelle armée du canon de 76 mm. Malgré les requêtes personnelles de Churchill auprès de Roosevelt, les commandes britanniques de Sherman 75 mm ne pourront pas être honorées en totalité.

En définitive, la règle est d'ajouter un "c" au nom du char pour indiquer la présence du canon 17 pounder. Les appellations officielles des différents modèles sont donc Sherman Ic, Ic Hybrid et Vc.

Rappelons enfin que le nom de Firefly (luciole), contrairement à d'autres surnoms comme Crocodile pour certains Churchill, ne sera jamais officiel même s'il apparait dans plusieurs journaux de marche de régiments blindés. L'hypothèse la plus probable est qu'une unité a trouvé ce surnom, qui s'est par la suite généralisé. En effet, il est très souvent employé sur le front de l'Ouest mais bien plus rarement en Italie. Il est vraisemblable que ce surnom est dû à la lumière aveuglante du flash lors du départ de coup.