Selon les hypothèses de Moscou, les fortifications et l’infanterie sont les principaux objectifs de l’Objekt 279. Rappelons qu’il doit intervenir dans des secteurs inaccessibles aux autres chars. Un simple obusier doté d’un projectile à fort pouvoir explosif aurait donc été largement suffisant pour détruire des bunkers et autres points d’appui.

Le risque d’affronter des blindés ennemis subsiste pourtant dans l’esprit des ingénieurs, qui greffent dans la tourelle un canon rayé M-65 de 130 mm long de 60 calibres et stabilisé sur 2 plans. Ce tube serait dérivé de la pièce de campagne M-46 déployée au sein de l’artillerie russe. Avec 1050 m/s, son obus perforant pesant 30,7 kg transperce 230 mm d’acier homogène à 1000 m sous une incidence de 30°.

Compte tenu de la taille de ses obus, le M-65 adopte un chargement semi-automatique dispensant une cadence de tir de 5 à 7 coups par minute. Ces performances balistiques sont suffisantes pour détruire un Centurion britannique ou un M48 Patton américain. Toutefois, la taille des munitions limite la dotation initiale à 24 obus. Une réserve réduite qui oblige l’équipage à ravitailler souvent et qui ne permet pas à l’Objekt 279 d’occuper le terrain de manière conséquente. Néanmoins, ce handicap est partiellement compensé par le potentiel du puissant canon, qui a effectivement de fortes  chances de mettre hors de combat la cible touchée.

L’armement secondaire se compose d’une mitrailleuse coaxiale KPVT de 14,5 mm alimenté par 300 balles. Contrairement au T-54 aux conduites de tir rustiques, les optiques de visée L2 à infrarouges font appel à des composants plus perfectionnés, de manière à aider le pointeur lors des engagements nocturnes ou par faible visibilité. De manière classique, la tourelle accueille le chef de char, le pointeur et le chargeur, tandis que le pilote prend place dans la caisse.