L'apparition fin 1942 du Tigre sur le front russe est un véritable choc pour les troupes mécanisées soviétiques. Face à lui, le KV-1 et le T-34 s'avèrent totalement inefficaces lors des combats de front. Il ne s'agit pour l'instant que d'une poignée d'engins à la fiabilité encore douteuse, mais leur potentiel inquiète grandement,et à juste titre, Moscou. Une course contre la montre est alors engagée afin de trouver rapidement une riposte adaptée. L’Armée rouge a grandement besoin de blindés disposant d'une puissance de feu suffisante pour venir à bout de la cuirasse du fauve, tout en contrebalançant l'allonge de son 88mm et ce avant l'offensive d'été prévue par l'Allemagne.

Les premières captures de Tigre durant l'hiver 1942 dans le secteur de Leningrad, principalement dû à la fiabilité très moyenne et aux problèmes de jeunesse de ce dernier, sont une aubaine et permettent à l'Armée Rouge de lancer son programme de recherche rapidement, et ce en se basant sur du concret.

Les Tigres vont alors subir une batterie de tests, principalement balistiques où tous les canons en service sont testés pour tenter de percer le blindage frontal de 100mm du Panzer.

Les essais montrent que seuls le canon antiaérien de 85mm et l'obusier de 122mm parviennent à mettre en défaut le Tigre. La suite est connue et expliquée plus en détails dans une précédente chronique ( IS-2 ). Nous allons nous intéresser dans cette chronique au développement des chasseurs de chars de classe Su-152, parallèlement à celui des IS.

Il s'agit cette fois de construire un tout nouveau canon d'assaut capable de prendre à parti les Panzers à longue distance et offrir un appui feu massif à l'infanterie. Par ailleurs, sa construction se doit d'être rapide et peu onéreuse pour une fabrication en masse.