Le T-28 représente l’aboutissement des premières recherches soviétiques dans le domaine des blindés. Si sa conception a fortement été inspirée du Vickers A6 britannique, il n’en reste pas moins un produit soviétique, particulièrement moderne et ambitieux pour une industrie militaire qui n’en est encore qu’à ses débuts. A sa sortie, il est le char le plus puissant au monde, tant sur le plan de l’armement, de la mobilité que de la protection. Seul blindé multitourelle à avoir été produit en nombre, il ne souffre pas de la complexité du T-35 en se limitant à 3 tourelles. Un compromis qui s’avère suffisant sans être excessif.
Malgré les faiblesses de sa suspension, ses performances en tout-terrain sont tout à fait honorables pour les année 1930. La canon ayant toujours une longueur d’avance sur la cuirasse, il n’est pas étonnant de constater qu’en 1940, ce char est insuffisamment protégé. Son surblindage, s’il est efficace sur le plan de la protection, a un impact négatif sur sa fragile mécanique. Complexe, le char soviétique nécessite un entretien rigoureux et un équipage entraîné. L’usine Kirov n’ayant jamais produit assez de pièces détachées; les équipages de T-28 ne peuvent que déplorer le taux élevé d’indisponibilité en 1941.
Bousculés par les panzers, ces blindés ne peuvent prouver leur potentiel. Potentiel bien réel puisque même en 1941, ils restent mieux armés et mieux protégés que la plupart des matériels allemands, à l’exception du Panzer IV. Plus réaliste que le T-35 et autres SMK, le T-28 incarne bel et bien les ambitions militaires du Kremlin, portant l’Arme blindée soviétique à un degré de modernisme inégalé au début des années 1930.