De fait de son «universalité», il est légitime de se demander si le T-50 aurait pu devenir le principal char de bataille russe durant la Seconde Guerre mondiale. Sur le papier, il possède effectivement des arguments intéressants par rapport au T-34.
Tout d’abord, son rapport poids / puissant est exceptionnel avec 21 cv par tonne alors qu’un T34/76 de début de guerre reste en dessous des 20 cv par tonnes. Les performances maximales sont certes sensiblement identiques, mais elles sont obtenues plus facilement par le T-50, qui au passage profite de son poids plume pour assurer des accélérations supérieures. Sa pression au sol de seulement 0,56 kg/cm² lui offre une manœuvrabilité remarquable sur terrain meuble. L’engin peut ainsi passer avec aisance dans des zones impraticables pour le T-34, plus lourd de 12 tonnes.
D’autre part, bien que moins blindé, le T-50 est une proie difficile pour les armes antichars allemandes. Sa compacité et l’inclinaison prononcée de ses plaques d’acier lui permettent de résister à un obus perforant de 75mm tiré d’un canon antichar allemand Pak 40 à une distance de 400m. Dans les mêmes conditions, le T-34 est détruit sans aucune difficulté. Les tests ne précisent cependant pas si des dommages structurels consécutifs à l’onde de choc ont été constatés.
Sa tourelle triplace et une dotation en munition plus fournie que le T-34 complètent le panel de qualités face à son «concurrent» qui pêche par une mauvaise organisation interne. Il est vrai que son commandant cumule les fonctions au point de ne plus pouvoir suivre l’évolution de la situation. Le T-50 se paye même le luxe d’embarquer un intercom pour la communication de l’équipage.
Finalement, il est permis de se demander si les soviétiques ont fait le bon choix en misant sur le T-34, d’autant que ce dernier demande 2 fois plus d’acier pour sa fabrication qu’un T-50.
Pourtant autant tout n’est pas parfait pour le T-50. Son canon de 45mm affiche une balistique inférieur au canon de 76,2mm du T-34. Sa tourelle triplace est également, paradoxalement, une faiblesse car trop exiguë elle empêche l’évolution de l’armement principal pour s’aligner aux matériels ennemis. Une contrainte que ne connaît pas le T-34 puisque son armement va suivre l’augmentation des blindages des panzers. En outre, le moteur 12 cylindres du T-34 est bien plus fiable que le 6 cylindres du T-50. Ce nouveau bloc est très loin de posséder la résistance mécanique nécessaire pour un char de combat. Un manque d’endurance qui hypothèque tout son potentiel.