Durant l’entre-deux-guerres, le complexe industriel soviétique fait la part belle à la production du T-26. Toutefois, sa conception datant du début des années 30, les militaires considèrent que ses limites sont atteintes. Le directoire militaire propose alors de le remplacer par un char capable de prendre à partie les blindés adverses, d’effectuer des reconnaissances et surtout d’appuyer l’infanterie. Un ensemble de qualités qui doit, à termes, permettre à ce nouveau venu de devenir un char «universel» apte à remplacer l’ensemble du parc des blindés estampillés d’une étoile rouge.
Bien que sa mission principale est le support de l’infanterie, ce nouveau matériel est conçu comme un char de combat. En 1939, les ingénieurs s’inspirent du T-46-5 afin de mettre au point 2 prototypes : l’Objekt 126 et l’Objekt 127. Plus léger et équipé de galets dotés de bandage en caoutchouc, ce dernier privilégie la mobilité au détriment de la protection.
Dans les 2 cas, la compacité est de prime afin de fournir la silhouette la plus discrète possible sur le champs de bataille. En outre, le blindage incliné garantit une meilleure résistance face aux projectiles en favorisant les ricochets. En revanche, ce surcroît de protection se fait au dépit des 4 membres d’équipages, très à l’étroit dans le compartiment de combat aux dimensions des plus restreintes.
L’armement se compose d’un canon de 45mm et de 2 mitrailleuses de 7,62mm, l’une installée à l’avant de la caisse et l’autre montée en coaxiale avec le canon. Le moteur diesel de 300cv qui équipe le T-50, spécifiquement développé pour le programme T-126SP, offre la puissance nécessaire pour mouvoir efficacement les 14 tonnes du blindé. En revanche, sa modernité demande un entretien rigoureux, qui lui vaudra une fiabilité très médiocre malgré les efforts de ses concepteurs. Grâce à sa boite de vitesse 4 rapports, la vitesse de 50km/h est obtenue sur route, lui permettant de rejoindre assez rapidement une zone de combat.
Le programme avance lentement , car une partie du personnel technique est victime des sanglantes purges staliniennes. En parallèle, les ingénieurs «survivants» conçoivent un autre prototype inspiré des chars rapides BT : l’Ojekt 211.
Dans un même temps, l’engagement de l’Armée Rouge en Pologne conjointement mené avec l’armée allemande ainsi que la campagne de France en mai 1940 laissent planer le doute sur l’efficacité du canon de 45mm face aux chars ennemis. La pièce antichar de 57mm à haute vitesse initiale est un temps envisagée mais sont intégration est impossible à cause du faible espace disponible dans la tourelle.