Le 8 décembre 1979, l'Armée Rouge envahit l'Afghanistan. Farouchement opposés à l'invasion communiste, les Moudjahidines vont alors commencer une violente guérilla, qui va prendre de court le Kremlin. Afin de mater la rébellion, des hélicoptères de combat Mi-24 Hind sont déployés dans la région et que les combattants afghans vont rapidement les surnommer "Chars du diable" car, du moins dans la première partie du conflit, l'appareil est quasiment impossible à détruire. Pour autant, l'hélicoptère russe n'est pas facile à engager dans des passes étroites, et son autonomie est considérée comme trop faible. Par ailleurs, le temps que les Mi-24 arrivent sur zone, les combats sont souvent terminés.
Des chars vont alors accompagner les convois militaires, mais le relief encaissé, conjugué au faible débattement de leur canon, les rend partiellement inefficaces. En effet, les pièces de 100 mm des T-55 ou 115 mm des T-62 sont totalement incapables d'atteindre un objectif situé au-delà des 15° au-dessus de leur châssis. Pour sa part, la mitrailleuse coaxiale ne peut dépasser les 30°. Les Moudjahidines vont alors prendre l'habitude de s'embusquer en hauteur, neutralisant de fait les tirs des chars.
De manière à contrer cette tactique, les soviétiques intègrent dans leurs convois des ZSU-23-4 Shilka que leurs ennemis vont désigner "machine à coudre", en référence au staccato des quatre canons de 23 mm. Utilisé dans un rôle d'appui feu, le blindé antiaérien se comporte efficacement lors des missions d'escorte de convois. Il est vrai que sa puissance de feu permet de déjouer les fréquentes embuscades. En outre, la hausse importante de ses tubes ( +85° ) lui donne les moyens de prendre à partie les combattants afghans œuvrant à partir des hauteurs surplombant les pistes.
En zone urbaine, le Shilka s'avère également redoutable, car ses munitions transpercent aisément les murs des maisons. Les soviétiques mettent même au point une version "spéciale Afghanistan", le ZSU-23-4M2, encore mieux adapté au contexte de la guerre en montage. Pour ce faire, le radar RPK-2 est démonté de manière à porter la capacité d'emport en munitions de 23 mm à 4000 obus.