Les services techniques de l’US Army prennent la décision de déployer au plus vite les M18 afin d’avoir le recul nécessaire concernant les performances du char le plus rapide du monde. En effet, avec le nouveau moteur de 400cv, les M18 atteignent les 95 km/h. Cinq exemplaires sont envoyés dans différentes unités sur le front Italien. Les équipages sont formés à la hâte sur le terrain et les M18, encore dénommés T70, participent à l’opération visant à élargir la tête de pont d’Anzio dès le 23 mai 1943. Ils sont employés conjointement avec les chasseurs de char M10, mais de façon prudente pour maximiser leur survie au regard de leur faible blindage.
Ils œuvrent aussi au sein des compagnies de reconnaissance où leur vélocité et leur vitesse de pointe sont grandement appréciées. Les M18 font donc l’unanimité concernant leurs performances en tout-terrain, même si leur faiblesse en montée et dans la boue, la faute à une garde au sol restreinte, vient ternir le tableau. Leur vitesse de pointe est très appréciée pour aller d’un poste de combat à un autre, réduisant grandement le temps d’exposition en terrain découvert aux coups de l’ennemi.
En revanche, l’armement principal ne fait pas l’unanimité, car il se révèle plus faible et moins endurant que le canon du M10 avec lequel il combat. Ce handicap est toutefois compensé par l’agressivité des équipages confinés dans l’étroit habitacle, très peu apprécié parce qu’il est impossible d’y vivre comme dans celui du M10. Ce manque d’espace influe également sur la cadence de tir. En effet, la manipulation des obus est mal aisée et seuls 9 obus sont à porté de main dans la tourelle. Les 36 autres sont logés de part et d’autre de la caisse. Ce manque d’espace oblige aussi les équipages à mettre leurs paquetages dans les paniers externes de tourelle, les exposant aux intempéries et réduisant encore plus le confort.
Les premiers rapports de combat mettent en évidence les excellentes performances du blindé mais aucun retour sur ses capacités antichar. Le Général Palmer le ne considère d’ailleurs pas comme un vrai chasseur de char mais comme un efficace véhicule de reconnaissance. Lors de la préparation du débarquement de Normandie, il est d’ailleurs boudé des généraux qui préfèrent s’équiper en M10 plus efficace. Toutefois, quelques unités en sont tout de même doté et les M18 participent activement à l’opération «Cobra» en juillet 1944, après le débarquement.
Ils se révèlent comme l’arme d’exploitation du terrain et du raid blindé par excellence, et les M18 sont engagés sans hésitation face aux Panther allemand bien supérieurs mais bridés par les combats rapprochés. Cependant, la faiblesse du canon et des munitions n’en fait pas le prédateur espéré. Alors les M18 combattent peu et sont utilisés pour des missions toutes autres que celles dont ils étaient destinés comme par exemple dans le rôle de «chien de troupeau» de part et d’autre des convois logistiques.
Dans certains bataillons mécanisé, les M18 perdus au combat sont purement et simplement remplacer par des Sherman M4A3 mieux protégé et qui donnent entière satisfaction.