Les pelotons de M18 doivent attendre la mi-septembre 1944 pour jouer pleinement leur rôle de chasseur de char. Lors de la campagne de Lorraine, ils sont engagés comme élément d’avant-garde, face aux nouvelles brigades blindées allemandes principalement équipées en Panther tous neufs. Les M18 vont d’ailleurs remporter de retentissants succès face à certaines brigades, détruisant de nombreux Panther, la plupart grâce à des tirs à bout portant sur les flancs des panzers. L’emploi des M18 est tout de même restreint sur le théâtre européen, et seuls 5 bataillons en sont équipés à l’automne 1944, date à laquelle les M18 sont armés du nouveau canon avec frein de bouche.
Lors de la contre-offensive allemande des Ardennes, les M18 combattent avec succès les unités blindés de la Panzerwaffe. Un peloton sous commandement de la très célèbre 101st Airbonne va même s’illustrer à Bastogne en fournissant une défense antichar de qualité aux parachutistes assiégés et en détruisant 15 Panzer IV pour la perte d’un seul M18.
Les violents combats des Ardennes ont également mis en lumière l’inefficacité des pièces antichars tractées car elles sont difficiles à déplacer et à positionner efficacement. Quand aux M18, leur mobilité est grandement appréciée car ils ont souvent fait pencher la balance de manière significative en jouant régulièrement le rôle de «pompier du front» grâce à leur vitesse de déplacement.
Un plan est mis sur pied pour transformer les bataillons tractés en bataillons autopropulsés. En revanche l’US Army souhaiter porter l’effort sur le M36 Jackson car son canon plus puissant est plus à même de détruire les chars allemands. Mais les M18 restent sollicités car les M36 sont encore en nombre insuffisant pour équiper tous les bataillons. A court terme, il est même prévu de ré-équiper des bataillons de M10 en M18 en vue de la campagne d’Alsace.
Un bataillon français a même failli reverser ses M10 au profit de M18, mais cette solution n’est pas jugée viable au regard des faibles performances balistiques.