Les premiers tests sur le prototype révèlent une faiblesse de son train de roulement. Pour renforcer sa rigidité, les ingénieurs lui greffent alors un gros longeron externe. La modification est bénéfique pour le T9. Mobilité, vélocité et fiabilité sont enfin au rendez vous.
Si les ingénieurs sont satisfaits du résultat final, il n’en va pas de même pour les militaires qui leur rappellent que le cahier des charges spécifiait un poids maximal de 7,2 tonnes. Les bureaux d’études sont alors priés de reprendre leurs travaux.
La caisse et la tourelle sont redessinées pour utiliser le moins de métal possible. Contre toute attente, cette modification profite aussi à la protection en améliorant le profil balistique du blindé.
Malheureusement, cette cure d’amaigrissement ne suffit toujours pas. La véritable cause du surplus résidant dans la greffe des deux longerons. Pour ne pas porter atteinte à la mobilité, les ingénieurs décident d’alléger au maximum les bogies, partant du principe que la barre de maintien externe suffira à consolider le tout. Malgré cela, le tank est encore considéré comme trop lourd.
Aux grands maux les grands remèdes ! Tout ce qui n’est pas considéré comme indispensable est alors démonté. Les commandes assistées de la tourelle, le système de stabilisation du canon et les mitrailleuses de caisses sont tout simplement supprimés.
Désigné T9E1, cette version allégée atteint 7,4 tonnes sur la balance. Un poids jugé enfin acceptable par les généraux américains qui donnent leur feu vert pour 1900 exemplaires dès avril 1943.
Avec son moteur de 162cv, le M22 peut se vanter d’atteinte la vitesse de 64km/h. D’excellentes performances qui ne sont que rarement atteinte sur le terrain faute d’endurance mécanique. Trop fragile, le M22 encaisse mal une conduite musclée en terrain difficile. Toutefois, l’engin affiche un comportement plutôt satisfaisant lorsque le sol devient peu porteur. Avec seulement 0,50 kg/cm², le blindé est capable de se déplacer sans difficulté sur presque touts les types de terrain. Une capacité appréciée par les équipages qui ne peuvent évidemment pas prévoir leur itinéraire de passage après un largage en zone de combat.