Réponse technologique


Les piètres qualités des 90 mm américains incitent Washington à faire confiance aux missiles antichars à charge creuse. Se situant largement au-dessus de celui d’un obus, leur potentiel est considéré comme un moyen de contrebalancer la puissance des tubes de 100 mm soviétiques des nouveaux T-54 et autres T-55.

Au début des années 1960, la guerre froide est une réalité et le monde occidental vit dans la peur du déferlement des divisions blindées du pacte de Varsovie. Les États-Unis sont alors confronté à une problématique de taille, au sens propre comme au sens figuré. Pour concurrencer l’avance prise par les soviétiques dans le domaine de la balistique, les ingénieurs doivent mettre au point des matériels de fort calibre, et donc, de plus en plus lourds. Par effet boule de neige, cette augmentation de la masse impose la conception d’une plate-forme de grande dimension susceptible d’accueillir une tourelle volumineuse, à l’instar des lourds M103 munis d’un canon de 120 mm. Bien que puissantes, ces machines souffrent de nombreux handicaps, à l’exemple d’une mobilité limitée, une consommation excessive et des déplacements tributaires d’un logistique conséquente, sans parler du tour de force pour faire traverser l’Atlantique à ces mastodontes dans les délais les plus courts, ce qui laisserait le temps aux blindés soviétiques de traverser l’Allemagne et faire cap sur Paris.

Le M103 incarne la démesure de la protection et de la puissance qui élèvent de façon exponentiel la masse des chars
Le M103 incarne la démesure de la protection et de la puissance qui élèvent de façon exponentiel la masse des chars

Face à toutes ces contraintes, le missile apporte de sérieux avantages. Outre le fait que ses performances soient meilleures que celles d’une pièce artillerie traditionnelle, il ne nécessite pas d’un lanceur trop imposant, grâce à l’absence de force de recul. A cela, s’ajoute que sa faible vitesse initiale lui autorise un lancement par des tubes courts. Des mensurations réduites qui ne demandent pas l’élaboration d’une tourelle massive et, par voie de conséquence, d’un véhicule trop lourd.

Le M60 Patton va servir de base pour le nouveau concept de l'US Army
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Suffisamment volumineux, le châssis des M60 est parfaitement adapté à l’intégration de cette arme. Le gain de temps et le coût de développement raisonnable finissent de convaincre l’US Army. Néanmoins, le lancement, puis le guidage, d’une via un tube demande un technologie avancée. Ce qui en soit n’est pas un écueil pour l’industrie américaine, du moins sur le papier.


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