Les ingénieurs jettent alors leur dévolu sur le missile Anti-Tank MGM Ford-51 Shillelagh. Considéré comme un démultiplicateur de force, il est spécialement conçu pour être lancé par un tube de 152 mm de diamètre. D’un poids de 27 kg ( charge militaire de 6,5 kg ), il possède théoriquement un champs d’action maximal de 3 km pour la variante MGM Ford-51B/C ; soit plus ou moins le double de celui d’un tube de 90 mm. La précision est également supérieure à celle d’un projectile ordinaire. En effet, une fois l’obus parti, le pointeur n’a plus aucune action sur sa trajectoire, au contraire du missile guidé par le tireur, qui peut alors faire des corrections en fonction de l’évolution de sa cible. Un potentiel qui se montre fortement prometteur.

Les ingénieurs développent alors un canon court capable de lance le Shillelagh. Il doit toutefois converser la possibilité de tirer des munitions ordinaires, car le missile a besoin de temps pour s’armer. En dessous d’une certaine distance, son utilisation est impossible. Un intervalle qui laisse le blindé sans moyen de défense. Le canon de 152 mm se distingue également par sa culasse CBSS ( Closed Breech Scavenger System ), qui a recourt à l’air sous pression pour dégager la culasse après chaque obus. De plus, ce système résout les complications induites par le carburant non brûlé qui entraînait la détonation prématurée des coups suivants.

Les dimensions de la tourelle d’origine ne convenant pas, un modèle spécifique est dessiné. Grâce à son profil plus bas et sa taille moindre, il corrige le principal point faible des M60 de base. Il faut ajouter à cela que la nouvelle tourelle est dotée d’équipements perfectionnés, à l’exemple d’un des premiers télémètres laser jamais installés sur un MBT. Il permet à l’équipage de calculer avec grande précision l’éloignement qui le sépare de sa cible, et de diriger le Shillelagh via un dispositif infrarouge semblable à une télécommande de télévision. Le MGM Ford-51 est stabilisé sur sa trajectoire par des ailettes. Le pointeur corrige le vol en jouant sur la propulsion à réaction.

Le châssis reste identique à celui du M60A1, ce qui réduit le temps de mise au point, tout en facilitant la logistique et l’entretien. Référence M60A2, cette version est acceptée par l’US Army en 1971, et sa production en série commence 2 ans plus tard.